En direct
A suivre

Grève des contrôleurs SNCF à partir de ce soir

Grève dès jeudi soir à la SNCF. [AFP]

Les cheminots remettent le couvert : six mois après leur longue grève contre la réforme ferroviaire, la CGT et SUD appellent les contrôleurs à débrayer entre jeudi 4 décembre au soir et dimanche matin, mais si le mouvement s'annonce suivi, les perturbations resteront limitées.

 

Les TGV, Intercités et une partie des TER n'étant pas autorisés à rouler sans contrôleur, des trains resteront à quai. Ce sera notamment le cas d'un TER sur trois et trois Intercités sur dix seront annulés en journée (la nuit, le service sera très réduit).

En revanche, les trains circuleront normalement en Ile-de-France, qui concentre 60% du trafic, et où la plupart des trains sont équipés pour partir sans contrôleur. Ils circuleront aussi quasi-normalement sur les grandes lignes TGV, selon les prévisions établies sur la base des intentions de grève déposées par les cheminots et des réaffectations d'agents disponibles. Le TGV Sud-Est sera néanmoins affecté avec un quart d'annulations. 

Les liaisons internationales seront elles aussi normalement assurées, sauf vers la Suisse où les suppressions de trains resteront marginales (10%).

Le préavis des deux syndicats, qui craignent pour l'avenir de leur métier et réclament des embauches, court de jeudi 19H00 à dimanche 08H00. La CGT en a déposé un deuxième, plus général et étendu à toutes les catégories de personnel pour vendredi, journée traditionnellement chargée.

Les deux syndicats représentant plus de 65% des voix chez les 10.000 contrôleurs, le mouvement devrait être suivi. La mobilisation sera "importante", prévient Christophe Fargallo (SUD-Rail). Au vu des déclarations recueillies, elle dépasse 50% dans plusieurs régions (Normandie, Lyon, Dijon, Metz et Nancy), précise-t-il. 

Ces "remontées assez conséquentes" sont le "signe que les contrôleurs se rendent compte qu'on veut remettre en cause leur métier et les sédentariser", fait valoir la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF et chez les contrôleurs.

L'évolution du métier de contrôleur, en charge de la sécurité du train et des passagers, qu'il doit également informer et contrôler, génère des "inquiétudes" profondes, selon les deux syndicats, qui pointent un manque d'effectifs et des "attaques" sur le déroulement de carrière. 

Ils s'élèvent aussi contre la réorganisation des contrôles quand elle vise à supprimer la présence systématique du contrôleur au profit de contrôles groupés et ciblés. Les syndicats disent craindre une généralisation du dispositif EAS (Équipement agent seul), qui permet depuis plus de trente ans de faire circuler les trains avec le seul conducteur à bord.

    
Effectifs en tension

Cette organisation, en vigueur en Ile-de-France dans plus de 90% des 6.500 Transiliens, permet selon la SNCF "une meilleure efficacité dans l'utilisation des personnels" pour lutter contre la fraude, en envoyant des brigades de contrôleurs aux heures d'affluence. 

Si chaque nouveau train livré est équipé du matériel EAS, le dispositif n'a pas vocation à être généralisé, assure néanmoins l'entreprise, et sa mise en oeuvre là où il est pertinent est étudiée au cas par cas. 

Sur tous les sujets, les discussions sont engagées avec les syndicats, souligne-t-on. Sur la question des effectifs, stables selon l'entreprise, en "tension" selon les syndicats, la SNCF a promis 143 entrées en formation de futurs contrôleurs au premier trimestre 2015. 

Mais selon Olivier Gendron (CGT), il manque 436 contrôleurs rien que "pour assurer la charge de travail conformément aux cadres d'organisation définis par la direction". 

Selon SUD-Rail, les plannings pour la période de décembre à juin prochain sont établis "avec des effectifs réduits de 7 à 40% selon les établissements". Les deux autres organisations (Unsa et CFDT) n'appellent pas à la grève. Mais partagent en grande partie ces inquiétudes et pour accélérer les discussions avec la direction, elles ont déposé chacune une "demande de concertation immédiate". 

Pour l'heure, "les réponses apportées par la direction ne sont pas à la hauteur", estime l'Unsa-Cheminots. Pour sa part, Didier Aubert, patron de la CFDT-Cheminots, met en avant le risque d'une "déqualification" du métier.

Il reproche néanmoins aux deux syndicats contestataires de chercher à "se refaire une santé" après leur vaine grève en juin en "utilisant le débat sur l'avenir du métier des contrôleurs".

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités