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Emploi : pas d'embellie avant 2016 selon l'OCDE

Image d'illustration [Fred Tanneau / AFP]

Après un nouveau record en septembre, Pôle emploi publie jeudi le nombre des personnes inscrites sur ses listes à fin octobre. A en croire les perspectives de l'OCDE, publiées mardi, aucune embellie sur le front de chômage n'est à attendre avant 2016.

 

En septembre, Pôle emploi avait enregistré un nouveau record de 3,43 millions d'inscrits sans activité (+19.200), 3,70 millions avec l'outre-mer. En incluant les demandeurs ayant exercé une activité partielle, le chiffre montait à 5,43 millions.

La situation s'était dégradée chez les jeunes (+0,4%) et chez les seniors (+1,0%). Sur un an, la situation restait catastrophique chez les 50 ans et plus (+11,1%), mais bien orientée chez les moins de 25 ans (-1,2%).

"Soyons honnêtes: nous sommes en échec", reconnaissait alors le ministre du Travail François Rebsamen. "On a beau faire feu de tout bois, tant qu'une croissance plus forte n'est pas là, il n'y a pas assez de création d'emplois", avait-il admis.

Un raisonnement partagé par l'Organisation de coopération et de développement économiques. L'OCDE estime que le chômage devrait continuer à augmenter jusqu'à la fin de l'année 2015, pour atteindre 10,1% des actifs en métropole, avant de se replier légèrement à 10,0% courant 2016.

En cause: une activité qui "devrait rester molle aux prochains trimestres". L'OCDE table sur une croissance de 0,4% en 2014, de 0,8% en 2015 et de 1,5% en 2016. De son côté, le gouvernement français prévoit 0,4% cette année et 1% l'an prochain. M. Rebsamen espère malgré tout "un retournement mi-2015" sur le front du chômage.

 

35 heures : "plus de flexibilité"

Pour y parvenir, le gouvernement mise en premier lieu sur le pacte de responsabilité. Ses 40 milliards d'euros octroyés aux entreprises doivent leur permettre de reconstituer leurs marges et les inciter à embaucher.

Le Pacte sera complété en 2015 par une loi pour l'activité, que le ministre de l'Economie doit présenter le 10 décembre en conseil des ministres. Elle est censée "déverrouiller l'économie française" et contient notamment un assouplissement du travail dominical et une réforme des professions réglementées.

Mais dans l'immédiat, l'exécutif pare au plus pressé avec les contrats aidés. Le projet de budget pour 2015 prévoit d'en financer 445.000, essentiellement dans le secteur marchand, après 430.000 en 2014.

Ces emplois subventionnés se sont avérés insuffisants, à ce jour, pour enrayer la hausse du chômage. Depuis l'élection de François Hollande en 2012, plus d'un demi-million de chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi.

 

Assouplir les 35 heures ? 

Le temps presse pour le président. Il a dit à plusieurs reprises qu'il ne serait pas légitime pour briguer une second mandat en 2017 si le chômage ne baissait pas. En quête de nouvelles pistes, le gouvernement disposera jeudi d'un rapport franco-allemand, déjà polémique, qui préconise des réformes du marché du travail.

Selon le magazine allemand Der Spiegel, ses deux auteurs, le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein, prônent un assouplissement des 35 heures et un gel des salaires. Deux mesures fustigées dès lundi par deux cadres du Parti socialiste, son président de groupe à l'Assemblée Bruno Le Roux et son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

Mais au gouvernement, le rapport devrait recevoir un accueil moins hostile de la part d'Emmanuel Macron, qui refuse de "mettre (les 35 heures) sur un piédestal" et souhaite que le dialogue social leur apporte "plus de flexibilité". Mardi matin, François Rebsamen s'est dit "totalement" d'accord avec son collègue.

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