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Ferme des 1.000 vaches : les manifestants attendus au procès

Un drapeau de la Confédération paysanne planté dans un champ à Lauris, le 17 avril 2014.[Bertrand Langlois / AFP/Archives]

De 3.000 à 4.000 manifestants étaient attendus mardi matin devant le palais de justice d'Amiens par la Confédération paysanne pour soutenir neuf de ses militants, passant en correctionnelle pour dégradations contre la ferme des 1.000 vaches, symbole de l'agriculture industrielle.

 

Plus de 30 bus doivent rallier la capitale samarienne, venus de toute la France, ainsi que des cortèges de tracteurs et de vélos, en provenance notamment de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Une demi-douzaine de grévistes de la faim et de jeûneurs, dont le mari de l'une des prévenues, seront aussi de la partie.

La préfecture de la Somme, qui ne donne pas de chiffres précis, a demandé et obtenu des renforts de forces mobiles, devant le soutien massif annoncé. Il est prévu qu'un cortège se déplace en ville en cours de journée.

 

"L’industrialisation de l’agriculture"

Accusés d'avoir commis des dégradations sur le chantier de la ferme située à Drucat (Somme) en septembre 2013 et mai 2014, les militants entendent faire de ce procès celui de "l'industrialisation de l'agriculture". Elle a commencé son exploitation à la mi-septembre, avec une autorisation limitée pour l'instant à 500 laitières.

"Leur crime? Avoir réalisé un tag géant et avoir démonté quelques engins de chantier et une salle de traite. (...) Ce qui les conduit aujourd'hui devant les juges, c'est de s'en être pris à l'usine des 1.000 vaches, d'avoir refusé l'industrialisation de l'agriculture, d'avoir choisi l'action plutôt que de se résigner à disparaître", accuse la Confédération paysanne dans une déclaration de soutien à ses neuf membres, dont son porte-parole national, Laurent Pinatel.

Dans ce tract virulent, les opposants à la "ferme-usine" décrivent Michel Ramery, le promoteur du projet et partie civile au procès de mardi, comme un "fossoyeur de paysans".

Parmi les signataires se trouvent de nombreux syndicalistes et élus EELV ou PCF, mais aussi Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon, les anciennes ministres de l'Environnement Corinne Lepage et Dominique Voynet ou encore le réalisateur Christian Rouaud ("Tous au Larzac").

 

Des personnalités rejoindront les manifestants

Certaines de ces personnalités ont prévu de venir sur place mardi. José Bové, député européen et ancien de la Confédération paysanne, également signataire doit rejoindre les manifestants, ainsi que, dans les rangs d'EELV, la députée de la Somme Barbara Pompili, qui doit par ailleurs témoigner au procès, la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse et la députée européenne Karima Delli, ou encore Clémentine Autain, du Front de Gauche.

Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2013, une vingtaine de personnes s'étaient introduites sur le chantier de la ferme des 1.000 vaches à Drucat près d'Abbeville, pour immobiliser les engins de chantier et produire un immense tag de 250 m de long stipulant "Non aux 1.000 vaches", une action revendiquée par la Confédération Paysanne.

Ensuite, le 28 mai dernier, une cinquantaine d'agriculteurs venus de toute la France avaient pénétré dans la ferme en construction pour "démonter" une partie des installations de traite, selon la Confédération paysanne. Le directeur de l'exploitation Michel Welter avait parlé lui de "saccage", évoquant des dégâts qui devaient dépasser "vraisemblablement les 100.000 euros".

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