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Tour de vis pour la Sécu

La ministre de la Santé, Marisol Touraine. La ministre de la Santé, Marisol Touraine. [AFP]

Pour résorber le déficit, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, veut limiter les dépenses de la branche famille et de la branche santé.

 

Il va encore falloir se serrer la ceinture. Le budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015, présenté hier par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, prévoit de nouvelles mesures pour tenter de résorber le déficit. Celui-ci s’établira en effet à 11,7 milliards d’euros cette année, soit près de 2 milliards de plus que prévu.

La Sécu, qui doit réaliser 21 des 50 milliards d’euros d’économies promis par le gouvernement Valls d’ici à 2017, va donc trancher dans les dépenses. La branche vieillesse ayant déjà été largement mise à contribution cette année, ce sont les branches santé (3,2 milliards d’euros) et famille (700 millions d’euros) qui devront assurer les efforts.

 

La prime à la naissance divisée par trois

Versée juste avant la naissance ou lors de l’adoption d’un enfant sous conditions de ressources, la prime à la naissance, qui s’élève actuellement à 923,08 euros, est touchée par 80 % des familles. Le gouvernement souhaite désormais la diviser par trois (308 euros) à partir du deuxième enfant, avançant l’argument de frais d’équipement plus faibles pour une seconde naissance.

Une mesure qui permettra d’économiser 250 millions d’euros dès 2015.

 

Le congé parental raccourci à partir de deux enfants

Déjà réduit cet été, le congé parental subira une nouvelle refonte. Jusqu’ici, il était possible pour un parent de s’arrêter de travailler pendant 2,5 ans à partir du deuxième enfant. Six mois de congé supplémentaires pouvaient être pris, à condition que ce soit l’autre parent qui en bénéficie. Désormais, le congé parental sera encore grignoté pour le premier parent, et allongé pour le second, sans toutefois que la durée exacte ait été précisée. Celle-ci sera fixée ultérieurement, par décret.

Officiellement, le gouvernement voudrait encourager les pères à s’arrêter de travailler, pour plus d’égalité dans le couple. En réalité, dans 97 % des cas, seule la mère fait valoir ce droit. Le congé parental sera donc réduit, ce qui permettra d’économiser entre 300 et 400 millions d’euros.

 

Les aides à la garde d’enfant diminuées pour les plus aisés

Actuellement, les caisses d’allocations familiales versent une aide, appelée complément de mode de garde (CMG) pour aider les foyers qui emploient une nounou à domicile ou une assistante maternelle. Le CMG varie de 87,19 à 460,93 euros par mois selon les revenus et le nombre d’enfants des ménages, mais toutes les familles, même les plus aisées, y ont droit. Il sera désormais abaissé pour les parents aux revenus les plus élevés grâce à la création d’une tranche supplémentaire.

 

La majoration des allocations familiales repoussée

Jusqu’ici, les parents pouvaient bénéficier d’une majoration de leurs allocations familiales lorsque leur enfant atteignait l’âge de 14 ans. Un supplément de 64,67 euros leur était alors versé. L’exécutif a décidé de repousser cette majoration de deux ans, à 16 ans, afin qu’elle corresponde au passage au lycée. Ces changements conduisent "à un fréquent surcoût, lié à l’autonomie croissante de l’adolescent", justifie le gouvernement.

 

Les génériques privilégiés et des traitements moins chers

Pour réduire les dépenses de l’assurance maladie, le gouvernement mise à nouveau sur la promotion des médicaments génériques.

En outre, il compte mettre en place un mécanisme de régulation des prix pour un nouveau traitement de l’hépatite C, très cher. Fraîchement arrivé sur le marché, le Sovaldi pourrait coûter entre 800 millions et 1 milliard d’euros à la Sécurité sociale.

Enfin, ces mesures seront complétées par le renforcement des contrôles des prescriptions.

 

Certaines cotisations des retraités relevées

Actuellement, les retraités s’acquittent d’une contribution sociale généralisée (CSG) fixée à un taux de 6,6 %. Néanmoins, pour des raisons de ressources, plus de la moitié bénéficient d’une exonération ou d’un taux réduit de 3,8 %. Pour 460 000 d’entre eux, ce taux réduit sera relevé au taux plein dans le PLFSS 2015.

Une mesure «plus équitable» et qui sera d’une «neutralité globale» sur les prévisions de recettes de la CSG pour 2015, selon l’exécutif. 

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