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Air France : 45% des vols assurés dimanche

Un avion sur deux en moyenne reste au sol depuis le début de la grève[AFP]

Chez Air France, le bras de fer continue. Les pilotes poursuivent leur grève samedi après le refus du gouvernement et de la direction du groupe de nommer un médiateur, aucune sortie de crise ne semblant désormais se profiler. 45% des vols seront assurés dimanche.

 

Malgré les pressions pour cesser le mouvement, dont le nouvel appel du Premier ministre Manuel Valls à arrêter une grève "insupportable", les pilotes ont récusé les dernières propositions de la direction.

Depuis le 15 septembre, ils protestent contre les conditions de développement de la filiale low cost d'Air France, Transavia. S'ils ont obtenu l'abandon du projet de Transavia Europe, ils réclament des garanties sur les conditions de travail à Transavia France.

Un avion sur deux en moyenne reste au sol depuis le début du mouvement. Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux, une légère amélioration par rapport à la veille (48%).

A Marseille-Marignane, 78% des vols sont annulés. A Montpellier Méditerranée, 67% des vols sont assurés.

A l'aéroport de Strasbourg-Entzheim, aucune annulation n'est en revanche prévue.

Comme au premier jour, les grévistes resteront majoritaires samedi, à 57%, selon la compagnie aérienne.

Vendredi, une sortie de crise avait paru se dessiner. La direction avait soumis aux syndicats de pilotes un plan "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale low cost hexagonale.

La direction proposait de maintenir la nécessité d'employer les pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".

 

"De grosses concessions" 

Jugeant que cela "ne répondait pas aux préoccupations de la profession", le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire) a demandé au gouvernement la nomination "sans délai d'un médiateur indépendant", en faisant une condition pour lever le mouvement de grève.

Les pilotes craignent de voir leur statut Air France (avantages au comité d'entreprise, couverture santé, temps de récupération plus longs) fondre au profit de celui proposé chez Transavia, moins avantageux.

Matignon et la direction d'Air France ont opposé une fin de non recevoir. "Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s'en saisir. Il n'y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités", a-t-on fait valoir à Matignon.

"Après des dizaines d'heures de négociation", pas question de nommer un médiateur, a jugé de son côté la direction.

Mais elle a tenu à souligner aussi que la situation de la compagnie "devient extrêmement délicate", puisqu'elle perd chaque jour "20 millions d'euros".

Samedi matin, le SNPL a indiqué à l'AFP que son message était "mal passé".

Selon le syndicat, une solution de sortie de crise, dans laquelle les pilotes faisaient des "concessions", est sur la table depuis quelques jours mais aurait été bloquée par Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air-France-KLM, dont l'Etat détient 16% du capital.

Dans ce protocole, "les pilotes faisaient de grosses concessions en acceptant les conditions de travail de Transavia, mais demandaient en échange un contrat de travail unique", a expliqué le porte-parole du syndicat, Guillaume Schmid.

Le préavis de grève du SNPL court jusqu'à mardi 30 septembre inclus. Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, s'est aligné vendredi sur cette date, accusant la direction d'être "responsable du pourrissement de la situation".

Le syndicat a affirmé samedi travailler à "une contre-proposition" et a prévenu qu'à défaut de reprise rapide des négociations, il serait amené à prolonger l'appel à la grève.

Plusieurs manifestations ont rassemblé ces jours derniers des salariés de la compagnie hostiles au mouvement des pilotes.

Les professionnels du secteur (aéroports, voyagistes, etc.) ont eux souligné que cette grève était "catastrophique pour le secteur aérien français".

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