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Démonstration de force des notaires à Paris

[BORIS HORVAT / AFP]

Venus de toute la France, entre 12.000 et 16.000 notaires, selon la police ou les organisateurs, étaient venus en force mercredi à Paris de toute la France pour dénoncer, dans une ambiance festive, un projet de réforme gouvernemental qui pourrait faire "disparaître" selon eux, leur profession.

 

Arborant des marinières agrémentées du slogan "Pour un notariat Made in France", en guise de pied-de-nez à l'ex ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, et des fanions blancs et bleus à la main, les notaires et leurs salariés avaient envahi la vaste place de la République, pour une mobilisation aussi massive qu'inédite.

Parmi eux, Jennifer 24 ans, et Coline 28 ans, en dernière année d'études de notariat, disent à l'AFP craindre "qu'il n'y ait plus de sécurité juridique dans les ventes immobilières en France".

Les deux jeunes femmes qui s'attendent à gagner quelque 2.000 euros nets par mois, une fois leur diplôme en poche, en tant que notaire-assistantes, redoutent aussi des suppressions d'emplois de clercs de notaires et de secrétaires dans les études notariales. "Déjà qu'on galère à trouver des stages, on craint que ce soit encore plus difficile", explique Jennifer, venue de Rochefort (Charente-Maritime).

Non loin de là, Thierry Pagnon, 42 ans, notaire depuis 10 ans à Saint-Laurent de la Salanque (Pyrénées Orientales) refuse toute "atteinte au service public" assuré par les notaires."Nous faisons déjà des actes à perte, notre tarif nous permet d'équilibrer sur d'autres actes. Si on nous enlève ce tarif, seuls les gens riches en profiteront", estime-t-il.

Sur une scène encadrée par des écrans géants, Me Pierre Luc Vogel, vice-président du Conseil supérieur du notariat, fustige "une loi bâclée" qui pourrait "détruire une profession construite au fil des siècles".

 

"Non merci pour ce moment"

"Monsieur le Président : Non merci pour ce moment" clame une bannière accrochée au pied de la statue de la République, parodiant le titre du livre de l'ex-compagne de François Hollande, au côté d'une autre sur laquelle on pouvait lire: "Non, Marianne n'est pas à vendre".

Les salariés d'études notariales (qui emploient environ 48.000 personnes en France), sont, eux aussi, venus nombreux. Parmi eux, Véronique Delouis, clerc de notaire depuis 19 ans à Limoges, dit être là "pour éviter que (son) outil de travail vole en éclats".

Bercy a lâché mercredi du lest sur la réforme des professions réglementées, repoussée à l'an prochain et qui se réduira à de "petits déblocages", selon le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.

Cette inflexion du discours gouvernemental s'est traduite, dès mercredi, dans le dialogue ouvert avec les huissiers, qui semblaient avoir déjà obtenu gain de cause, trois jours après avoir lancé une grève massive.

 

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