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Braderie de Lille, c'est parti !

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De l'adepte du vide-grenier à l'antiquaire professionnel, du chasseur de bonnes affaires à l'acheteur compulsif, plus de deux millions de personnes se retrouvent samedi à Lille et pour deux jours à la plus grande braderie d'Europe.

 

Sur les pavés du Vieux-Lille, les caddies ont parfois du mal à rouler. C'est pourtant l'accessoire indispensable du chineur. Il est 7H00 et il faut encore faire attention aux quelques voitures qui se faufilent dans les rues avant que l'affluence ne rende toute circulation impossible.

Officiellement la braderie débute à 14H00, mais les chineurs se sont levés tôt. Roger, un ancien professionnel de la brocante, se félicite d'avoir trouvé un petit bronze d'Orient, "une magnifique pièce d'un monsieur de Rouen".

"On ne fait que des particuliers. Les professionnels pratiquent des prix trop élevés, on ne peut plus négocier", regrette-t-il.

Venu de Belgique, près de Ypres, Roger et sa compagne ont en réalité commencé leurs recherches depuis jeudi. Il se dit que c'est dans ce moment officieux que l'on fait les meilleures affaires.

Irène et Alain, des retraités du Cher, sont un peu perdus. C'est leur première braderie et Irène tient le plan du centre-ville à la main. Ils sont dans le Nord depuis huit jours, des vacances qu'ils ont décidé de faire coïncider avec la braderie.

"On aime bien chiner. En principe, on tourne et on revient sur nos pas... enfin si ce n'est pas trop grand!", s'inquiète un peu Irène. Faut-il lui dire que la braderie s'étend sur près de 100 kilomètres?

Leur spécialité, c'est la carte postale. "Si je vois une chose extraordinaire, je peux mettre plus, mais mon budget c'est maximum 50 euros", explique Alain.

Dans la poche de Guislaine et Aurélia, deux amies venues de la région de Cambrai (Nord), les espèces peuvent monter jusqu'à 300 euros. Une précaution en cas de coup de coeur plus qu'un budget toutefois.

 

La recherche, plus importante que l'objet ?

Ces deux habituées qui privilégient les brocanteurs et les antiquaires sont des fanas de déco.

"Ce que j'achète à la braderie reste un objet particulier. C'est quelque chose qu'on a chiné, qu'on a trouvé... C'est même peut-être plus la recherche qui est importante que l'objet", sourit Aurélia.

La braderie, ce sont les chineurs, quelques coureurs qui s'échauffent en attendant le départ du traditionnel semi-marathon, les policiers qui veillent à laisser les axes réservés aux services d'urgence au centimètre près: une galerie de personnages que Gérard observe en souriant depuis 1980.

"J'ai déjà vendu un peu ce matin. Pour l'instant c'est une clientèle de marchands. Cet après-midi les promeneurs arriveront", constate-t-il.

La vogue du mobilier industriel va-t-elle se poursuivre cette année? La mode n'est-elle pas plutôt au "zinc des années 50"? Gérard note tranquillement les habitudes des consommateurs.

"On sent qu'il y a une tendance à +tout à un euro+", regrette de son côté Frédéric, un vendeur tourquennois. "Au début c'est normal. Mais les gens, après avoir fait le tour et s'être faits rembarrer, reviennent. Il faut laisser venir, qu'ils comprennent qu'il y a des choses qui valent un euro et d'autres plus", assure-t-il.

Un peu plus loin Marie vend des vêtements "vintage". La jeune fille au sens de la mode averti a vidé sa garde-robe. "Il paraît qu'on peut se faire entre 150 et 200 euros", dit la Lilloise.

Au coin de la rue, la friterie Sensas laisse déjà s'échapper l'odeur de la friture. Les restaurants prennent possession de la rue, où seront vendus des centaines de kilos de moules, mets emblématique.

Les services de l'hygiène veillent d'ailleurs au grain et ont déjà détruit 780 kilos de denrées vendredi.

 

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