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Au rythme de la rentrée

Des parents emmènent leur fille à l'école le jour de la rentrée, le 3 septembre 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

Le cartable est très lourd ce matin. Alors que plus de 12 millions d’élèves reprennent le chemin de la classe, cette rentrée doit clore un chapitre de la refondation de l’école : la généralisation définitive de la réforme des rythmes scolaires en primaire.

 

Au cœur de polémiques depuis deux ans, ce chantier, initié par Vincent Peillon, est entre les mains de Najat Vallaud-Belkacem. Nommée une semaine avant la rentrée, la ministre de l’Education ne veut pas se laisser déborder par les maires récalcitrants. Elle a donc promis de les sanctionner et de faire appel aux préfets en cas de besoin. Le dossier n’est pas encore un long fleuve tranquille.

 

24 000 communes concernées

Abandonnée en 2008, la semaine de 4,5 jours a été relancée à la suite d’un consensus dans le monde éducatif : la semaine de 4 jours engendrait des journées trop longues pour les enfants, entraînant difficultés d’ap­prentissage et fatigue. Les nouveaux rythmes étalent donc les 24 heures d’enseignement hebdomadaire sur neuf demi-journées (la majorité des communes optent pour le mercredi matin, non le samedi), avec des journées raccourcies de 45 minutes, voire plus. Le temps récupéré, 3 heures, est dédié à des activités périscolaires parfois payantes. Lancée en septembre 2013 dans 17 % des communes, la réforme, finalement étalée sur deux ans, entame son second et dernier volet, les 24 000 communes françaises possédant une école doivent s’y conformer.

 

Les Français désapprouvent

Malgré sa mise sur les rails depuis 2013, la réforme peine encore à convaincre. En témoigne le sondage CSA diffusé lundi par RTL, 60 % des Français la considèrent comme une «mauvaise chose». Des enseignants sont ainsi déçus de la façon dont le système a été mis en place. «Depuis le début, cette réforme a été mal pensée, mal préparée», estime Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, syndicat du primaire.

Alors que la gestion des activités périscolaires et la qualité de leurs encadrants inquiètent, Valérie Marty, présidente de la Peep, juge que «beaucoup de parents n’ont pas compris» ces changements. Ces derniers doivent notamment gérer le retour en classe le mercredi matin, donc revoir le mode de garde de l’enfant et le temps de travail au bureau.

Reste la colère des maires, pour qui le financement des activités pose problème malgré l’aide apportée par l’Etat (50 euros par enfant par an). Certains, comme l’édile de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP), appliqueront le changement au fur et à mesure des semaines, selon l’avancée de leur recrutement. Le député-maire de Yerres (Essonne), Nicolas Dupont-Aignan (DLR), se dit prêt de son côté à «cadenasser» les portes des écoles pour freiner la réforme. Au total, selon le ministère, une vingtaine de communes devraient prendre part au boycott, malgré la mise en garde de Najat Vallaud-Belkacem. 

 

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