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Le gouvernement à peine nommé, Valls à la rencontre du patronat

Photo du 11 avril 2014 montrant le Premier ministre Manuel Valls (gauche) entouré de ses ministres, face au patron des patrons Pierre Gattaz (d) et au vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux à Matignon [Fred Dufour / AFP/Archives] Photo du 11 avril 2014 montrant le Premier ministre Manuel Valls (gauche) entouré de ses ministres, face au patron des patrons Pierre Gattaz (d) et au vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux à Matignon [Fred Dufour / AFP/Archives]

L'intervention de Manuel Valls au grand rendez-vous annuel du patronat mercredi après-midi est très attendue moins de 24 heures après la formation d'un nouveau gouvernement qui conforte le cap d'une politique visant à relancer l'économie en s'appuyant sur les entreprises.

Sa venue est symbolique: M. Valls n'est que le deuxième Premier ministre depuis la création du Medef en 1998 à se rendre à l'université d'été de la principale organisation patronale française, sur le campus de l'école de commerce HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines).

Ses services ont clairement marqué l'importance accordée à ce déplacement en indiquant mardi que le chef du gouvernement "prononcera un discours de mobilisation nationale", devant les entrepreneurs et le patron des patrons Pierre Gattaz.

Il n'a pas été question, ni du côté de Matignon, ni du Medef d'un tête-à-tête entre les deux hommes mais de deux discours. Celui de M. Gattaz, sera lui aussi scruté de près.

Le président du Medef a appelé mardi dans les colonnes des Echos le nouveau gouvernement à "engager une vraie stratégie de redressement" de la France qui doit selon lui faire sa "révolution culturelle" et "accepter que l'entreprise est le coeur de l'économie".

"Ce qu'a fait Manuel Valls est un acte de courage" a-t-il également estimé dans des propos retweetés par le Medef.

Pierre Gattaz doit réagir mercredi matin sur RTL à la composition du nouvel exécutif, marqué par l'arrivée à Bercy d'Emmanuel Macron. L'ancien conseiller économique de François Hollande, à qui il a inspiré le pacte de responsabilité, présente un profil en rupture avec son fougueux prédécesseur Arnaud Montebourg.

En évinçant ce dernier - "acte d'autorité" revendiqué par Manuel Valls -, l’exécutif s'est engagé à tenir la ligne du Pacte de responsabilité. Ce programme est censé alléger de 30 milliards d'euros les cotisations patronales d'ici 2016, et réduire la fiscalité sur les entreprises de plus de 10 milliards d'ici 2017.

Le gouvernement promet également 5 milliards de mesures sociales et fiscales pour les ménages les plus modestes. Il prévoit en parallèle 50 milliards d'euros d'économies de dépenses d'ici 2017, un dessein qui lui a attiré la fronde de la gauche de la gauche au Parlement et de ministres, Montebourg en tête.

- Sapin, Schäuble, Juppé invités -

"Sur le fond, Pierre Gattaz ne peut qu'encourager, aider et soutenir Valls. Dans la forme, il n'est pas obligé de le dire de manière aussi directe. Cela gênerait Manuel Valls au sein du Parti socialiste pour attirer à lui tous les éléments qui regardent plutôt du côté de Montebourg", estime Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.

"Les propos exigeants, durs" sont selon lui "du théâtre, car sur le fond il ne demande que la réussite du projet Valls".

Intitulée "Une France qui gagne dans un monde qui bouge", la version 2014 de l'université d'été du Medef, prévue sur les journées de mercredi et jeudi, doit aussi accueillir le ministre des Finances Michel Sapin qui recevra avec M. Gattaz jeudi soir son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Ce dernier n'a pas ménagé ses critiques sur les demandes de délai supplémentaire de la France pour réduire son déficit budgétaire à 3% du produit intérieur brut.

"La France est trop chère et à cause de cela sa compétitivité n'est pas assez bonne", avait-il jugé en juillet, tout en apportant son soutien aux mesures récemment mises en oeuvre par le gouvernement français pour baisser les charges des entreprises et réduire les dépenses publiques. C'est "ce que nous recommandions depuis des années", a dit le ministre allemand dont le pays s'attirait les critiques acerbes de M. Montebourg pour sa "politique austéritaire".

Le secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, Thierry Mandon doit participer mercredi à un débat sur le rôle de l'Etat.

Le maire de Bordeaux et ancien ministre Alain Juppé, qui a officialisé le 20 août sa candidature à la primaire présidentielle de l'UMP pour 2017, est attendu mercredi pour un débat intitulé "le plein emploi, c'est possible".

Parmi les grands patrons attendus figurent jeudi le PDG de Total, Christophe de Margerie et celui de GDF-Suez Gérard Mestrallet.

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