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Emmanuel Macron, jeune homme pressé, brillantissime touche-à-tout

Emmanuel Macron, nommé ministre de l'Economie le 26 août 2014, à San Francisco, le 12 février 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives] Emmanuel Macron, nommé ministre de l'Economie le 26 août 2014, à San Francisco, le 12 février 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives]

Esprit billant, CV vertigineux et allures de gendre idéal, Emmanuel Macron promet de marquer de l'empreinte de sa jeunesse et de sa fougue le ministère de l'Economie où il succède, à 36 ans, à Arnaud Montebourg, sans avoir jamais été élu.

A l'Elysée, conseiller de François Hollande sur les questions économiques et financières et secrétaire général adjoint de la présidence jusqu'au printemps, il fait figure de deus ex machina de l'économie mondiale et des G20. Svelte, chemise blanche et sourire à croquer le monde, Emmanuel Macron semble ignorer la fatigue quand les journées s'étirent.

Mais à Bercy, confie un proche, "il lui restera à dompter ses élans de franchise pour affronter les projecteurs de la politique" et incarner la politique économique pro-entreprise voulue par le président. Pour cela, il n'aura aucun mal, aussi à l'aise dans les milieux patronaux qu'un poisson dans l'eau, à tu et à toi avec le patron des patrons, Pierre Gattaz.

La "gauche romantique" doit ouvrir les yeux, lâche-t-il pendant la tourmente Florange, avant de l'avouer : "La gauche est censée changer le réel mais, compte tenu des contraintes, changer le réel sera compliqué."

Après l'arrivée à l'Elysée de Laurence Boone, venue de Bank of America et qui lui a succédé auprès de François Hollande, sa nomination est d'ailleurs considérée comme une provocation par toute une partie de la gauche.

Tout jeune, Emmanuel Macron enfile les diplômes comme des perles: lycée Henri IV, Sciences Po, ENA (promotion Léopold Sédar Senghor) et DEA de philosophie politique consacré à Hegel après un détour par Machiavel dont il ne manquera pas de se souvenir dans les couloirs florentins de Bercy.

-Un "rôle clef" dans la campagne de 2012-

De 1999 à 2001, il s'offre un détour par la philosophie, assistant du philosophe Paul Ricoeur, l'un des plus grands penseurs du siècle dernier. De l'Ena, qu'il intègrera dans la foulée, il sortira inspecteur des Finances.

En 2007, il sera rapporteur général adjoint de la Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali, l'ancien conseiller spécial de François Mitterrand qui le présentera à François Hollande. "Depuis, avec Hollande, ils ne se sont pour ainsi dire plus quittés", confie un proche du chef de l'Etat.

Il est à ses côtés pour la primaire socialiste, à ses côtés encore pour élaborer son programme présidentiel dont il chiffrera les mesures, jouant, selon un proche, "un rôle clef" dans la campagne.

Chez Rothschild, il grimpe les échelons quatre à quatre pour devenir d'associé-gérant en 2012 et piloter le rachat par Nestlé d'une filiale de l'américain Pfizer, un deal de 9 milliards d'euros qui fera sa fortune, le mettant pour un long moment à l'abri du besoin.

Mais quand François Hollande s'empare de l'Elysée, il lâche la banque pour le palais présidentiel et un bureau d'angle lumineux du palais présidentiel.

Quand il quitte l'Elysée au printemps, c'est pour, dit-il, "prendre du recul", des vacances avec son épouse, de 20 ans son aînée et qui fut sa prof de français. Emmanuel Macron envisage un job "dans l'enseignement et la recherche" et même de fonder une start-up. Mais le démon des affaires de la cité l'aura rattrapé sans doute plus vite qu'il ne le pensait avec sa nomination à Bercy.

"En deux ans à l'Elysée, il a fait la démonstration de ses qualités professionnelles, politiques sur tous les dossiers industriels stratégiques du mandat: d'Alstom à Florange en passant par SFR, PSA", commente encore l'un de ses anciens camarades de promotion à l'Ena.

"En tant que secrétaire général adjoint, il a été l'un des inspirateurs du socialisme de l'offre", ajoute-t-il.

"Il est jeune et, le plus important, il a toute la confiance du président", résume un autre. Emmanuel Macron a un atout supplémentaire : c'est un proche de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée qui a annoncé dans un sourire sa nomination à la tête du ministère de l'Economie.

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