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Libération de Paris: il y a 70 ans, combat de chars pour la prise du Sénat

Des badauds découvrent un char panther abandonné par les Allemands sur les quais de la Seine, entre le Pont Neuf et le Pont Notre-Dame, aux alentours du 19 août, quelques jours avant la Libération de Paris, le 25 août 1944 [ / AFP/Archives] Des badauds découvrent un char panther abandonné par les Allemands sur les quais de la Seine, entre le Pont Neuf et le Pont Notre-Dame, aux alentours du 19 août, quelques jours avant la Libération de Paris, le 25 août 1944 [ / AFP/Archives]

Les milliers de Parisiens et de touristes qui profitent cet été de la quiétude du Jardin du Luxembourg, au coeur de Paris, ne se doutent pas qu'il y a 70 ans, le 25 août 1944, s'y déroula un combat décisif pour la libération de la capitale, la bataille du Sénat.

Cet événement sera célébré lundi à l'occasion de l'inauguration par son président (PS) Jean-Pierre Bel d'une exposition au Jardin du Luxembourg.

Dès l'été 1940, les forces d'Occupations allemandes réquisitionnent le Sénat pour en faire le siège de l'état-major général de l'armée de l'air, la Luftwaffe, pour le front de l'Ouest. Son commandant, le Feldmarschall Sperle, habite l'hôtel de la présidence. Et le Palais du Luxembourg est transformé en véritable forteresse avec blockhaus, abris, nids de mitrailleuses autour du Jardin. Sans compter une trentaine de blindés pour le défendre.

Dans la semaine du 12 août, devant la progression des forces alliées, l'état-major de la Luftwaffe quitte le Palais du Luxembourg. Il est remplacé par une garnison de 600 hommes sous les ordres du colonel von Berg, renforcée par des SS et une compagnie de Schutzpolizei.

Le 19 août, dès le début de l'insurrection, les Allemands fusillent trois gardiens de la Paix et quatre membres des FFI sur la terrasse centrale du Jardin. "Ils les tuèrent à coups de revolver après leur avoir crevé les yeux, arraché les ongles, et les avoir forcés à creuser leur propre tombe", a raconté un témoin.

Le 25 août, le colonel Fabien, commandant les FFI, donne l'ordre d'attaquer le Luxembourg: 200 hommes doivent se poster à l'est et au sud du Palais, face au Jardin, et 100 au nord. Mais devant la résistance des Allemands, le recours aux blindés est inévitable.

- Menace de bombardement -

Un détachement de chars de la deuxième DB commandé par le capitaine de Witasse est chargé d'investir le Jardin du Luxembourg, puis le Palais, "afin d'empêcher le groupement de blindés de se répandre dans Paris".

Vers midi, le détachement détruit les premières défenses allemandes, puis force les grilles pour investir le Jardin.

Mais son avancée est freinée par des tirs provenant des fenêtres du Palais.

Un parisien regarde attentivement un char Renault récupéré par les Allemands et abandonné par ces derniers au milieu de la rue de Rivoli, en août 1944 [ / AFP/Archives]
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Un parisien regarde attentivement un char Renault récupéré par les Allemands et abandonné par ces derniers au milieu de la rue de Rivoli, en août 1944

Plus menaçant, un char allemand bloque la rue de Médicis, latérale au Jardin. Un char français le contourne par la rue de Vaugirard, tire un obus, et l'immobilise. D'après le capitaine de Witasse, il aurait dû ouvrir la route à une dizaine d'autres chars stationnés dans le Jardin qui auraient créé une réelle menace pour l'issue des combats.

A 15H45, le général Leclerc reçoit la reddition du général von Choltitz, à 16H30 des émissaires portent l'ordre de cessez-le-feu là où les combats se poursuivent.

Mais au Palais du Luxembourg, le colonel von Berg renâcle: sa garnison a les moyens de résister. Il faut la menace d'un bombardement du Sénat par l'aviation alliée pour qu'il cède. A 18H45, les Allemands, colonel en tête, sortent du Palais par la grande porte de la rue de Vaugirard.

Le Jardin est dévasté, la Cour d'Honneur encombrée de blindés abandonnés, l'intérieur du Palais jonché de débris de toutes sortes...

Mais la remise en état de l'ensemble commence aussitôt: le 29 octobre, le Jardin est rouvert au public; le 7 novembre, le Palais accueille l'Assemblée consultative provisoire, devenant le symbole de la renaissance de la vie politique.

Résultat d'une association du Sénat et du ministère de la Défense, l'exposition retraçant ces événements, gratuite, est visible jusqu'au 26 septembre.

Elle s'inscrit dans le cadre d'une série d'événements célébrant la libération de Paris, avec notamment une messe à Notre-Dame dimanche et lundi soir un spectacle son et lumière conclu par un "bal populaire" sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

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