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Gad : le sort des salariés entre les mains de la justice

L'abattoir Gad à Josselin (Morbihan) [Miguel Medina / AFP/Archives] L'abattoir Gad à Josselin (Morbihan) [Miguel Medina / AFP/Archives]

La procédure de mise en liquidation de Gad désormais entre les mains de la justice, les 950 salariés de l'abattoir de porcs de Josselin (Morbihan) fondent tous leurs espoirs sur une filiale d'Intermarché, seul repreneur potentiel ayant manifesté son intérêt.

Réunis vendredi en comité central d'entreprise (CCE) à Rennes, les représentants des salariés étaient invités à se prononcer sur le projet de la direction, qui les avait informés le 6 août de son intention d'engager cette procédure de liquidation judiciaire.

Le CCE a émis un avis négatif au cours de cette réunion de plus de deux heures, mais selon les représentants syndicaux, "la requête est déjà déposée" devant le tribunal de commerce de Rennes, a rapporté Patrick Piguel, délégué CFDT.

Contactée par l'AFP, la direction de la Cecab, groupe coopératif morbihannais actionnaire majoritaire de Gad, a "formellement contesté" et indiqué que le dossier serait déposé auprès du tribunal "au cours de la semaine prochaine".

Prochain rendez-vous décisif pour l'avenir de l'abattoir et de ses salariés: l'audience devant le tribunal de commerce, dont la date reste à définir mais probablement "dans les premiers jours de septembre", selon M. Piguel.

"Le tribunal de commerce de Rennes devra statuer sur cette demande de résolution dans les prochaines semaines. Cette demande est une étape technique et juridique nécessaire pour la finalisation d’un projet de reprise de l’activité de Gad", précise l'entreprise dans un communiqué.

"Seul un adossement à un acteur français ou étranger de la filière peut permettre de pérenniser l’activité de Gad. La direction travaille à la mise en œuvre de toute solution structurante", ajoute le texte.

- 'Entre inquiétude et espoir' -

En attendant, les salariés sont "partagés entre inquiétude et espoir", estime M. Piguel, "avec les discussions toujours en cours avec Intermarché", seul repreneur éventuel ayant fait part de son intérêt pour l'abattoir breton.

"Intermarché a déjà dit son intérêt pour l'outil, maintenant on ne pourra être rassuré que quand on aura l'offre concrète. C'est notre seul espoir", a rappelé Annick Le Guével, déléguée CFDT. "On espère maintenant qu'une offre de reprise sera faite au plus vite" pour que "l'avenir de tous les salariés soit assuré", a-t-elle poursuivi.

Mais si mardi, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'était voulu rassurant au moment de recevoir à Paris les représentants des salariés, le lendemain, les abattoirs SVA Jean Rozé, filiale d'Intermarché, avaient jugé "prématuré" d'évoquer une reprise de leur concurrent.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll au Palais de l'Elysée le 20 août 2014 [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll au Palais de l'Elysée le 20 août 2014

M. Le Foll "nous a confirmé qu'Intermarché était très intéressé et qu'une offre devrait être déposée fin août ou au pire dans les tout premiers jours de septembre", avait alors déclaré M. Piguel.

Pourtant mercredi, la filiale d'Intermarché, basée à Vitré (Ille-et-Vilaine), faisait savoir par le biais d'un communiqué qu'il était "prématuré de considérer qu’une offre ferme de reprise (serait) prochainement déposée".

"Le temps se raccourcit de jour en jour. Il faut qu'Intermarché se dépêche de faire une offre", a insisté M. Piguel vendredi à la mi-journée.

Car pour que le tribunal puisse prononcer une liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité, il faut qu'un repreneur ait déposé un dossier avant l'audience. "Sinon, le tribunal prononcera une liquidation immédiate", s'est alarmé Mme Le Guével.

Déjà en proie à des difficultés de trésorerie, Gad avait été placé en redressement judiciaire en février 2013. En octobre dernier, la justice avait validé un plan de continuation, entérinant la suppression de plus de 800 postes, principalement dans l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère).

"J'espère que ça se passera bien. Je n'ai vraiment pas envie de revivre ça une deuxième fois" en l'espace d'un an, a confié Jean-Marc Détivelle, délégué FO du site de Lampaul.

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