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Attaque du convoi du prince saoudien : ce que l'on sait

es enquêteurs s'intéressent au profil des braqueurs et à leurs éventuelles complicités [Philippe Huguen / AFP/Archives] es enquêteurs s'intéressent au profil des braqueurs et à leurs éventuelles complicités [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Deux jours après l'attaque spectaculaire à Paris d'une voiture du convoi d'un prince saoudien, fils du défunt roi Fahd, ancien ministre déchu à la réputation de noceur, les enquêteurs s'intéressent au profil des braqueurs et à leurs éventuelles complicités.

 

La victime indirecte de ce braquage n'est pas un simple citoyen saoudien. La voiture visée dimanche soir était celle de l'intendance du prince Abdel Aziz Ben Fahd, dernier des fils de l'ex-roi Fahd d'Arabie saoudite, en visite à Paris. Cet homme d'affaires rentier et multi-millionnaire de 41 ans est précédé d'une réputation de noceur, playboy et bon vivant.

Au moment de l'attaque de son convoi, il se trouvait déjà à l'aéroport du Bourget, selon une source proche du dossier. Malgré le braquage, il a bien embarqué avec l'essentiel de sa délégation sur un vol privé.

Signe de l'extrême richesse du prince, "la délégation semblait plus embêtée par les médicaments du prince qui se trouvaient dans la voiture" que par les 250.000 euros volés, assure une source policière. Les médicaments ont finalement été retrouvés.

Abdel Aziz Ben Fahd avait été nommé en mai 1998 ministre d'Etat sans portefeuille et promu chef du bureau du Conseil des ministres en janvier 2000 alors qu'il n'avait que 26 ans, sous le règne de son père. Il a été limogé en avril dernier, perdant son poste de ministre d'Etat après avoir abandonné, en juin 2011, celui de chef du bureau du Conseil des ministres.

Il est également associé à son oncle maternel, Walid Al Ibrahim, patron du groupe audiovisuel MBC, qui possède notamment la chaîne d'informations en continu Al-Arabiya, concurrente d'Al-Jazeera du Qatar.

Des braqueurs plutôt aguerris

Les braqueurs, entre cinq et huit selon une source policière, ont coincé, avec deux BMW série 5, la voiture de l'intendance qui précédait les autres véhicules du convoi "de 3 ou 4 minutes", dans un endroit assez précis. "Ils n'ont pas choisi cet endroit par hasard", a assuré une source proche de l'enquête, évoquant "l'accès à la bretelle de l'A1, en sortant du périphérique, au niveau de la porte de la Chapelle, où il n'y a pas de lumière, et probablement une couverture inexistante en vidéosurveillance".

Un des véhicules des assaillants et le van Mercedes Viano braqué ont été retrouvés brûlés moins d'une heure plus tard en Seine-et-Marne. Cela accrédite, avec la rapidité des braqueurs et le fait qu'ils aient ciblé la seule voiture, sur la dizaine que comptait le convoi, où ils pouvaient trouver de l'argent, la thèse d'hommes "assez aguerris", selon cette source. "Cela peut être une jeune équipe, pas encore connue, mais qui sait comment travailler", pronostique une source proche du dossier, "en tout cas, ce sont tout sauf des amateurs".

Des complicités

Ces hommes armés et cagoulés "ont forcément bénéficié de complicités pour être aussi bien informés, c'est une évidence", explique un enquêteur.

D'où proviennent les informations sur la délégation du prince ? Les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne devraient entendre rapidement "une partie" du personnel de l'hôtel George V, dans le quartier des Champs-Elysées, d'où est parti le convoi, mais aussi "très probablement des personnels de l'ambassade d'Arabie saoudite, des chauffeurs, des portiers", selon cette source.

 
 

 

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