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Hollande en tournée dans l'océan Indienà partir de jeudi

Le président François Hollande le 15 août 2014 à bord du porte-avion Charles de gaulle pour les cérémonies du 70e anniversaire du débarquement allié en Provence [Philippe Wojazer / POOL/AFP/Archives] Le président François Hollande le 15 août 2014 à bord du porte-avion Charles de gaulle pour les cérémonies du 70e anniversaire du débarquement allié en Provence [Philippe Wojazer / POOL/AFP/Archives]

François Hollande sera jeudi à La Réunion, première étape d'une tournée dans l'océan Indien qui mêlera dossiers économiques, sociaux et internationaux, visite reportée in extremis fin juillet après le crash d'un vol d'Air Algérie au Mali.

Cette tournée de 72 heures mènera le chef de l'Etat vendredi à Mayotte, devenu le 101e département français en 2011, puis aux Comores samedi pour un sommet régional, également repoussé en raison de son absence.

A La Réunion, où il se rendra pour la première fois depuis son élection, François Hollande entrera d'emblée dans le vif du sujet, l'emploi et le développement économique, avec, dès son arrivée sur l'île, une réunion à Saint-Joseph (sud) sur le thème de l'emploi local.

Près de 30% des Réunionnais pointent au chômage, 60% parmi les jeunes, tandis que 42% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2010.

Le député-maire (PS) de Saint-Joseph, Patrick Lebreton, présentera son récent rapport sur les obstacles rencontrés par les Français des outre-mer pour accéder aux marchés locaux de l'emploi.

Cette situation sera illustrée par les témoignages de plusieurs jeunes Réunionnais et d'un policier, nombre de gardiens de la paix ultramarins affectés en métropole se heurtant à d'importante difficultés pour poursuivre leur carrière dans leur département d'origine.

François Hollande rejoindra ensuite le nord de l'île pour visiter l'usine de sucre de canne de Bois-Rouge alors que la filière s'inquiète de la levée en 2017 de quotas et de prix garantis, exigée l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il posera ensuite la première pierre de l'extension du principal port de La Réunion, sur une position stratégique au carrefour des lignes maritimes vers l'Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du Sud.

Ce vaste chantier vise à faire de Port Réunion un "hub de transbordement" régional en lui permettant d'accueillir des porte-conteneurs géants de dernière génération. Il pourrait être créateur de nombreux emplois.

"Un cercle vertueux"

 

Après un discours dans la soirée devant les élus et un petit-déjeuner avec des chefs d'entreprise samedi matin, le président Hollande s'envolera pour Mayotte où il évoquera, selon l'Elysée, "la départementalisation en marche".

François Hollande déjeunera avec des recrues du bataillon du service militaire adapté (SMA) qui accueille plusieurs centaines de jeunes, souvent sans formation, pour les préparer aux métiers de la menuiserie, de la plomberie, de l'aquaculture ou de la sécurité.

Puis il rencontrera les élus de l'île appelés à plancher sur le "document stratégique Mayotte 2025" qui fixera les grandes lignes du développement du plus jeune département français pour la décennie à venir.

Un discours devant la population sera, selon l'Elysée, l'occasion pour le chef de l'Etat de démentir publiquement "une rumeur souvent propagée à Mayotte et dénuée de tout fondement qui voudrait que la gauche envisagerait de restituer l'île aux Comores".

Séparée des Comores par un bras de mer de 70 km de large, Mayotte, administrée par la France depuis l'accession du territoire à l'indépendance en juillet 1975, est toujours revendiquée par Moroni.

François Hollande s'y rendra cependant samedi pour la première visite présidentielle française depuis celle de François Mitterrand en 1990.

Le chef de l'Etat participera au 4e sommet de la Commission de l'océan Indien (COI) qui réunit Madagascar, les Seychelles, Maurice, les Comores et la France. A cette occasion, il rencontrera un à un l'ensemble des dirigeants de ces îles, à commencer par son homologue comorien Ikililou Dhoinine.

"Plutôt que se focaliser à l'infini sur ces problèmes de souveraineté", indique-t-on à l'Elysée, la France entend engager un "cercle vertueux" avec les Comores pour régler les "vrais problèmes", au premier rang desquels l'immigration illégale des Comoriens qui fuient la misère dans leur pays pour rejoindre Mayotte.

Des dizaines d'entre eux périssent chaque année dans le naufrage de leurs d'embarcations de fortune, les kwassa kwassa, en tentant de traverser le bras de mer.

L'an dernier, 476 kwassa kwassa ont été interceptés avec 11.000 migrants à leur bord, tandis que 85.000 étrangers en situation irrégulière vivent à Mayotte, soit 40% de la population de l'île, selon l'Elysée.

 

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