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Naufrage en Indonésie: un Français raconte le "calvaire" des rescapés

du naufrage d'un bateau de tourisme après leur sauvetage le 17 août 2014 à Bima dans l'est de l'archipel indonésien [Andy Amaldan / AFP] du naufrage d'un bateau de tourisme après leur sauvetage le 17 août 2014 à Bima dans l'est de l'archipel indonésien [Andy Amaldan / AFP]

L'un des rescapés étrangers du naufrage d'un bateau près des côtes de l'est de l'Indonésie, un Français, a raconté dimanche à l'AFP le "calvaire" de ces touristes.

"Nous sommes partis jeudi de Lombok pour Komodo et avons passé la première nuit sur le bateau sans problème. Dans la nuit de vendredi à samedi, on a été pris dans une tempête, cela a cassé la coque du bateau", a déclaré Bertrand Homassel au téléphone de Bima, ville de l'île de Sumbawa, où les rescapés ont été acheminés.

Les ennuis ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi : "A minuit, l'équipage nous a demandé d'enfiler les gilets de sauvetage. On était 25 dans le bateau. Il n'y avait pas de radio, pas de GPS, pas d'ordinateur de navigation. On a attendu le plus longtemps possible dans le bateau qui se remplissait d'eau".

"On a pris l'essentiel, passeport, carte de crédit. On a attendu le dernier moment. Il y avait seulement un canot de sauvetage pour 25 personnes !", a observé le Français originaire de Paris, mettant ainsi en relief les problèmes de sécurité constatés en Indonésie où les naufrages sont fréquents.

"Six personnes sont allées dessus, et les 19 autres se tenaient autour du bateau. On a attendu qu'il coule. Six personnes sont restées dans le canot de sauvetage, les autres sont remontées sur le toit du bateau qui n'a pas complètement coulé".

- "Les gens commençaient à paniquer" -

"On a attendu jusqu'à samedi midi, on était à 5 km de la côte, il y avait beaucoup de grosses vagues qui nous éloignaient de la côte. Les gens commençaient à paniquer. Des gens se sont blessés. Tout le monde a pris la décision de nager jusqu'à l'île la plus proche, à 5 km", vers la côte où, au loin, un volcan était en éruption, poursuit Bertrand Homassel.

"Je suis le dernier à m'être mis à l'eau. On est parti à la nage à midi et on est arrivé sur l'île au coucher du soleil, environ six heures plus tard. Je n'ai rien lâché, j'ai nagé, nagé".

"On a passé la nuit de samedi à dimanche sur la plage de cette île déserte, assez grande".

Fatigués par cette rude épreuve, les rescapés espéraient rencontrer des locaux ou des touristes susceptibles de leur venir en aide, mais ils n'ont vu personne : "On a bu notre notre urine et mangé des feuilles", souligne Bertrand Homassel.

"Dimanche matin, on a commencé à marcher sur l'île, on a trouvé un sentier, mais il était impraticable, donc on est revenu en arrière. On a vu un bateau au loin depuis la plage, on a fait signe avec les gilets de sauvetage, c'était un bateau de plongée, un grand yacht qui passait là par hasard. Il nous a pris, on était cinq, il nous a ramenés à Bima".

"Là, on a reçu l'information que cinq autres avaient réussi à rejoindre le bord. Ils ont été très chanceux de croiser un bateau de pêche" pour les secourir.

En revanche, "tous les autres sont dans l'eau" depuis la nuit de vendredi à samedi, raconte le Français, tandis que les opérations de recherches ont été suspendues pendant la nuit. "Il me reste un short, un tee-shirt, un passeport et une carte de crédit". Mais "j'ai eu énormément de chance !".

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