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Conjoncture: haro sur le gouvernement mais peu d'idées alternatives

François Hollande au Palais de l'Elysée le 1er août 2014 [Dominique Faget / AFP/Archives] François Hollande au Palais de l'Elysée le 1er août 2014 [Dominique Faget / AFP/Archives]

Partis, syndicats, patronat critiquent la poursuite des choix économiques du gouvernement mais aucune idée alternative ne semble émerger, chacun renvoyant à l'Europe la responsabilité de la situation et le soin de lui trouver une solution.

Sur la gauche, le gouvernement socialiste est accusé d'avoir trop donné aux entreprises au détriment des ménages. A droite et au sein du patronat, on lui reproche au contraire de ne pas en faire assez pour relancer la compétitivité.

D'accord sur rien, les deux critiques s'accordent pour dire que la politique suivie ne fonctionne pas depuis l'annonce couplée, juste avant le week-end du 15 août, d'une stagnation de l'activité française pendant les six premiers mois de l'année et d'un taux annuel d'inflation excessivement faible, à 0,5%.

L'aile gauche du PS gauche dénonce, selon les mots de l'une de ses porte-parole, Marie-Noëlle Lienemann, une politique non tenable "avec la seule stratégie et le seul soutien du Medef".

La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann à Paris le 10 juillet 2014  [Bertrand Guay  / AFP/Archives]
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La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann à Paris le 10 juillet 2014

Les députés "frondeurs" de l'Assemblée nationale réclament une révision du pacte de responsabilité - 41 milliards d'euros versés aux entreprises en soutien à leur compétitivité - pour davantage privilégier les baisses d'impôts et l'investissement public et exiger de la part des entreprises des contreparties aux allègements du coût du travail.

Le Parti radical de gauche lui-même, dernier allié du gouvernement après le désistement des écologistes, menace de le quitter si la réforme territoriale - qui doit rapporter à terme jusqu'à 11 milliards d'euros d'économies - n'est pas amendée.

- Ne plus laisser l'Allemagne 'décider seule' -

A droite, le Pacte de responsabilité est également critiqué, mais cette fois pour son insuffisance. L'UMP réclame des réformes structurelles, comme celle du Code du travail ou une réforme du financement des retraites, avec l'idée de baisser le niveau de la dépense publique et de faire ainsi baisser les déficits.

Rien de très différent dans les revendications du Medef, pour qui le coût du travail et la fiscalité sur les entreprises doivent encore baisser davantage.

Si personne ne veut voir la politique actuelle poursuivie, peu, en revanche, avancent des idées concrètes pour changer les choses.

Mais tous, y compris le responsable de Force ouvrière Jean-Claude Mailly, s'accordent sur une chose: c'est à l'échelle européenne que se trouve la plus grande part de la responsabilité d'une situation si dégradée. Et c'est donc à l'Europe de trouver la solution.

Des voix de plus en plus fréquentes s'élèvent pour infléchir la politique et les missions de la Banque centrale européenne (BCE).

Comme le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg ou celui des Finances Michel Sapin l'ont déjà fait à plusieurs reprises, la BCE est appelée à lutter contre une inflation trop faible qui, conjuguée à une faible croissance, neutralise les effets des efforts budgétaires.

Ainsi l'ancien ministre UMP Xavier Bertrand plaide-t-il pour une "initiative forte avec l'Italie de Matteo Renzi pour obtenir une nouvelle orientation monétaire et économique de l'Europe". Il réclame "une vraie explication avec l'Allemagne" à la rentrée car selon lui "le niveau trop élevé de l'euro ne sert que l'Allemagne".

Il faut "créer un rapport de forces. On ne peut pas continuer à faire en sorte que l'Allemagne décide toute seule, en fonction d'abord de ses propres intérêts", renchérit Mme Lienemann, pour qui "il faut desserrer l'étau des fameux 3%" (de déficits publics rapportés au produit intérieur brut) et rappeler que la France est contributrice nette à l'Union européenne.

Seul le Front national se démarque en demandant encore une fois une sortie pure et simple de la monnaie unique. Son vice-président Florian Philippot dénonce "l'aveuglement de nos dirigeants vis-à-vis de la politique européenne".

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