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La cote des rosés de la Loire grimpe

Le sommelier français Patrick Poupart regarde un verre de rosé à Vauchrétien le 11 août 2014 [Jean-françois Monier / AFP] Le sommelier français Patrick Poupart regarde un verre de rosé à Vauchrétien le 11 août 2014 [Jean-françois Monier / AFP]

A quelques semaines des vendanges, les rosés de la Loire voient la vie en rose, en particulier le cabernet-d'anjou et le rosé-d'anjou, vins "tendres" dont la cote auprès des consommateurs ne cesse de grimper, de sorte que les deux appellations souhaitent augmenter leur rendement.

Dans ses vignes, à Vauchrétien, à un jet de pierre du château de Brissac, au sud d'Angers, Olivier Brault surveille la croissance de ses raisins, dont les baies commencent à rougir.

Le mois prochain, ses machines à vendanger mais aussi une troupe de petites mains commenceront à prendre d'assaut les innombrables rangées de ceps. D'ici là, Olivier Brault comme tous les viticulteurs du Val de Loire comme de France, scrute avec attention le ciel en espérant être épargné par ses caprices.

Jusque-ici, la météo s'est montrée plutôt clémente. "La floraison s'est passée dans de très bonnes conditions: pas de pluie, du soleil! Il n'y a pas de blocage hydrique dans les vignes. Qualitativement, ça se présente bien", analyse Christian Vital, le délégué régional Anjou-Saumur à Interloire, l'interprofession des vins du Val de Loire.

Une vigne à Vauchrétien le 11 août 2014 [Jean-François Monier / AFP]
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Une vigne à Vauchrétien le 11 août 2014

En raison du "véritable engouement" des consommateurs pour les rosés du Val de Loire, Olivier Brault consacre 80% de ses 140 hectares à ces vins, principalement plantés en cépages destinés au cabernet-d'anjou et au rosé-d'anjou. Deux appellations à la robe très colorée et qui ont la particularité d'être "tendres, sucrés, avec une certaine fraîcheur", décrit Yves Matignon, le président des deux appellations et viticulteur à Martigné-Briand.

"Ce sont des vins basés sur le fruit, sur le côté gourmand", qui plaisent aux consommateurs, notamment "les femmes et les jeunes", confie Bernard Jacob, vice-président d'Interloire.

"Et ce sont des vins accessibles, vendus autour de 4,50 euros en grande distribution", pointe Yves Matignon. "On est sur des vins de coeur de marché, c'est pour cela aussi que ça se vend bien", dit-il.

 

- "Reconstituer les stocks" -

 

L'engouement des consommateurs pour les rosés, autrefois considérés comme parents pauvres de la viticulture, s'est traduit, pour les vins du Val de Loire, par une explosion du chiffre d'affaires: depuis 10 ans, les ventes en grande distribution - principale source de distribution de ces vins - ont progressé de 48% pour le cabernet-d'anjou, de 11% pour le rosé-d'anjou, mais aussi de 21% pour le rosé sec, le rosé-de-loire.

Et l'an dernier, avec quelque 291.000 hectolitres commercialisés rien qu'en grande distribution, les rosés de la région ont encore progressé, de 5% sur un an en volume, de 10% en valeur.

Des grappes de raisin dans une vigne à Vauchrétien le 11 août 2014 [Jean-François Monier / AFP]
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Des grappes de raisin dans une vigne à Vauchrétien le 11 août 2014

La star: le cabernet-d'anjou, aujourd'hui deuxième appellation la plus vendue en France pour les rosés derrière l'appellation côtes-de-provence, un rosé sec, selon Interloire.

La demande est telle qu'après deux récoltes médiocres en raison d'aléas climatiques, en 2012 et 2013, les stocks se retrouvent au plus bas.

"On n'a pas suffisamment de stocks devant nous pour répondre à la demande et faire face à un aléa" quelconque, dit Christian Vital. "On a besoin de les reconstituer. On est à la limite de la rupture de l'approvisionnement", ajoute-t-il. Or les opérateurs ont besoin de vins.

La profession a donc demandé à pouvoir augmenter ses rendements cette année, de 3, voire 6 hectolitres par hectare (de 60 à 63, voire 66 hl/ha) pour le cabernet-d'anjou. Pour le rosé-d'anjou, "nous avons demandé un rendement de 69 hl/ha au lieu de 65", dit Yves Matignon.

Les marges de progression des ventes de ces rosés du val de Loire paraissent encore importantes: la France, premier consommateur de vins rosés en est aussi le premier producteur, mais sa production reste déficitaire. Entre 2002 et 2012, les importations ont doublé, pour atteindre près de 2 millions d'hectolitres.

 

 

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