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Le 70e anniversaire du "bel été 1944" fêté de Toulon à Paris

Photo prise en août 1944 de troupes alliés débarquant à Saint-Tropez. Le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, les troupes alliées prennent pied sur les côtes de Provence avec l'opération "Dragoon" [ / OFF/AFP/Archives] Photo prise en août 1944 de troupes alliés débarquant à Saint-Tropez. Le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, les troupes alliées prennent pied sur les côtes de Provence avec l'opération "Dragoon" [ / OFF/AFP/Archives]

Après les cérémonies spectaculaires et hautement diplomatiques de Normandie, la France commémore --plus sobrement-- le 70e anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août, et celui, dans son sillage, de la libération d'une grande partie du territoire, dont Paris, le 25 août.

Historien, président du comité historique de la Mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales, Jean-Pierre Azéma n'hésite pas à parler du "bel été 1944": un "temps suspendu" qui voit "la fin de l'oppression conjuguée d'un régime autoritaire -la France de Vichy- et d'une puissance occupante, animée par une idéologie raciste et raciale".

Complémentaire du débarquement de Normandie, le débarquement de Provence ou opération "Dragoon" s'avère plus "décisif": il conduit dès le 18 août à l'ordre de repli des troupes de la Wehrmacht stationnées dans le sud-ouest, et aboutit à la libération plus rapide que prévu de Toulon (27 août) et Marseille (28 août). Un mois après le débarquement de Provence, "plus de 90% de la France est libéré", souligne l'historien Jean-Marie Guillou, spécialiste de la période.

Paris, qui se soulève le 19 août, est finalement libéré six jours plus tard, grâce à l'action conjuguée de la Résistance, de la population parisienne et de la 2e division blindée (DB) du général Leclerc, placée sous commandement américain, et appuyée par la 4e division d'infanterie américaine.

Point commun de ces combats d'août 1944: la participation importante des forces françaises, qui n'était que symbolique le 6 juin. Elles constituent selon Jean-Pierre Azéma les deux tiers des forces engagées en Provence, avec au premier chef l'armée B du général de Lattre de Tassigny, chargée de conduire les batailles de Toulon et Marseille.

Cette participation de la France à sa propre libération, primordiale sur le plan politique, lui permet de laver l'humiliation de 1940 et de s'asseoir à la table des vainqueurs.

La dimension cosmopolite de ces troupes ne doit au demeurant pas être oubliée: la 2e DB compte pas moins de 22 nationalités, et l'armée B de très nombreux "indigènes": soldats venus du Maroc, de Tunisie ou d'Algérie, mais aussi d'Afrique subsaharienne, regroupés sous le nom de tirailleurs sénégalais.

- 'Mapping' à l'Hôtel de Ville -

Les commémorations du débarquement de Provence se diviseront ainsi en deux temps forts. Dans la matinée du vendredi 15 août, une cérémonie au mémorial du Mont Faron (situé sur les hauteurs de Toulon et inauguré par le général de Gaulle en 1964), permettra de rendre hommage aux soldats alliés, forces françaises libres et soldats de l'armée d'Afrique, résistants mais aussi civils.

La revue navale pour les commémorations du 60e anniversaire du débarquement de Provence le 12 aout 2004 au large de Toulon  [Felix Golesi / POOL/AFP/Archives]
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La revue navale pour les commémorations du 60e anniversaire du débarquement de Provence le 12 aout 2004 au large de Toulon

A partir de 17H00, une "cérémonie internationale" se tiendra à bord du porte-avions Charles de Gaulle, mouillant au large de Toulon. Les dignitaires de 27 Etats ont été conviés à assister à une revue navale, précédée d'une allocution du président de la République François Hollande. La cérémonie, à laquelle participeront sans doute des chefs d'Etat africains, couronnera une "parade" navale, entre Cannes et les îles d'Hyères, permettant aux vacanciers d'admirer depuis les plages le convoi des navires.

Quelque 240 vétérans dont 40 étrangers (venus du Maroc et d'Algérie notamment) devraient être présents à ces cérémonies, selon des chiffres provisoires du secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants.

A Paris, le caractère international des cérémonies sera moins marqué, les Parisiens de toutes générations étant les "premiers invités" de ces commémorations festives. Le 25 août à 21H00, un spectacle son et lumière inédit sera projeté en présence de François Hollande sur la façade de l’Hôtel de Ville, selon la technique du "mapping vidéo". Il sera suivi d'un grand "bal populaire", souvenir des bals improvisés qui fleurirent dans la capitale à la Libération.

Autre nouveauté de ces commémorations décennales, un défilé de cavaliers venant de dix pays reliera dans la matinée la porte d'Orléans à la caserne des Célestins (IVe).

Dimanche 24, un hommage sera rendu à la "Nueve", avant-garde de la 2e DB essentiellement composée de Républicains espagnols, qui fut la première à entrer dans Paris. Dernier survivant de cette neuvième compagnie du 3e bataillon du Régiment de marche du Tchad (RMT), le vétéran Rafael Gomez, désormais installé en Alsace, devrait être présent.

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