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Sarkozy envoie une dernière "carte postale" avant un possible retour

L'interview télévisée de Nicolas Sarkozy le 2 juillet 2014 après sa triple mise en examen pour corruption, trafic d'influence actif et violation du secret de l'instruction [Denis Charlet / AFP/Archives] L'interview télévisée de Nicolas Sarkozy le 2 juillet 2014 après sa triple mise en examen pour corruption, trafic d'influence actif et violation du secret de l'instruction [Denis Charlet / AFP/Archives]

Au creux de l'été, l'ancien président Nicolas Sarkozy a envoyé mercredi de nouveaux signes à ses partisans via une interview à Valeurs Actuelles, à quelques semaines d'un possible retour en politique.

On n'est jamais mieux servi que par soi-même: l'ancien président a fait sien ce dicton populaire, en écrivant lui-même un scénario de son retour, à coups de "cartes postales" distillées au fil des semaines, pour reprendre l'expression de son ami Brice Hortefeux. Selon un proche, ce retour devrait avoir lieu "fin août ou début septembre".

Il y a eu les sorties parfois accompagnées de "off" calibrés à la presse (comme en Haute-Savoie en septembre 2013), les hommages à Chaban-Delmas ou De Gaulle, une tribune dans la presse sur l'Europe. Fin juillet, il faisait la Une de Paris Match, photographié en vespa avec sa femme Carla Bruni, dans le Var, avant son départ en vacances à Bali.

En mars, puis en juillet, après sa triple mise en examen pour corruption, trafic d'influence actif et violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy est sorti de son silence à deux reprises pour dénoncer "une instrumentalisation politique de la justice" à son égard dans une tribune au Figaro, puis à la télévision.

La dernière "carte postale", postée sur l'hebdomadaire Valeurs actuelles, en kiosque jeudi, n'est pas une interview à proprement parler (qui aurait fait trop officiel) mais des phrases tirées d'une conversation avec l'auteur de l'article, invité par l'ancien chef de l'Etat à venir le retrouver dans la résidence de sa belle-famille, les Bruni-Tedeschi, au Cap Nègre (Var).

"Je n'ai pas pris ma décision, s'agissant de la présidence de l'UMP", affirme M. Sarkozy, bien que peu d'élus de ce parti mal en point depuis la révélation de l'affaire Bygmalion et de ses comptes truqués, doutent qu'il sera bel et bien candidat à sa présidence le 29 novembre prochain.

Son retour, Nicolas Sarkozy y songe quasiment depuis son départ de l'Elysée, en mai 2012. Depuis, il n'a eu de cesse de recevoir en ses bureaux parisiens du 77 rue de Miromesnil, élus de droite, anciens et nouveaux, cadres et jeunes pousses prometteuses du parti.

Tous en ressortaient avec la même conviction: Sarkozy veut revenir.

Autre signe démontrant l'appétit de l'ancien président pour la chose publique: ses nombreux contacts avec de grands dirigeants (Cameron, Poutine, Rousseff, Merkel, Van Rompuy, Clinton...), des décideurs économiques, et bien sûr, avec ses partisans, au gré des tours de chant de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, qu'il a accompagnée, en France et à l'étranger (Etats-Unis, Israël...).

- 'Examen de conscience'-

Si son retour est souhaité par une très large majorité de Français de droite (même en baisse, il reste leur préféré, toutefois talonné par Alain Juppé, selon le dernier sondage Ipsos), certains élus de son camp préfèreraient le voir partir cultiver son jardin

Hervé Mariton, candidat à la présidence du parti (tout comme Bruno Le Maire), a appelé mercredi Nicolas Sarkozy à "un examen de conscience" qui doit l'amener, selon lui, à "ne pas être candidat à la présidence de l'UMP".

Le député FN Gilbert Collard s'est demandé comment l'ancien président pourrait revenir dans le champ politique "avec les boulets judiciaires de bagnard médiatique qu'il traîne".

Quant au Parti socialiste, il a estimé que le débat autour d'un retour éventuel de M. Sarkozy était "dérisoire" et "délétère".

"Si on veut avoir une chance sérieuse de gagner en 2017, il nous faut un leader qui travaille pendant deux ans à l'établissement d'un projet et au rassemblement. Sarkozy est une chance pour la droite", affirme au contraire Geoffroy Didier, cofondateur de la Droite forte, principal courant de l'UMP.

Sarkozy, lui, estime avoir déjà remporté une manche: "Que l'on parle de mon retour dans la vie politique, c'est déjà miraculeux en soi. Cela veut dire que cette idée du retour est inscrite dans les têtes et les esprits. A partir de ce moment-là, une très grande partie du chemin est faite", veut-il croire.

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