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Qui est derrière les différentes manifestations pro-Gaza?

Des manifestants propalestiniens protestent contre les frappes israéliennes sur Gaza, le 29 juillet 2014 à Roubaix [Philippe Huguen / AFP/Archives] Des manifestants propalestiniens protestent contre les frappes israéliennes sur Gaza, le 29 juillet 2014 à Roubaix [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Elles ont monté plusieurs centaines de manifestations en soutien aux Palestiniens depuis le début de l'offensive israélienne le 8 juillet. Et elle sont très hétéroclites. Tour d'horizon des organisations qui mènent la lutte "propal" en France.

Les historiques:

- L'Association France Palestine Solidarité (AFPS) a participé à près de 300 rassemblements en France en juillet, notamment à Paris, où ses manifestations, autorisées, se sont déroulées dans le calme. Elle est née en 2001 de la fusion de deux associations, proches de l'extrême gauche, créées dans les années 1970 pour défendre la cause palestinienne. Elle revendique 4.500 adhérents et une centaine de comités locaux. "Notre boussole, c'est l'application du droit international", avec la création d'un État de Palestine dans les frontières de 1967, dit Didier Fagart, son secrétaire général. Avec une méthode: "sensibiliser les citoyens et particulièrement les élus pour qu'ils pèsent sur la position du gouvernement". Et un credo: "montrer que nous sommes des gens responsables".

- Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, dont l'AFPS est membre, rassemble depuis plus de dix ans une cinquantaine de partis (NPA, PCF), syndicats (FSU, Solidaires, UNEF) et associations (Génération Palestine, Union générale des étudiants de Palestine, MRAP). Ce collectif vise "à organiser les mobilisations unitaires pour le respect du droit international".

Les politiques:

Des manifestants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) protestent contre les frappes israéliennes à Gaza lors d'un rassemblement interdit, le 19 juillet 2014 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Des manifestants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) protestent contre les frappes israéliennes à Gaza lors d'un rassemblement interdit, le 19 juillet 2014 à Paris

- NPA: A la pointe des manifestations propalestiniennes, le Nouveau parti anticapitaliste s'est fait remarquer en maintenant ses appels à défiler à Paris même quand les cortèges étaient interdits pour cause de risques de troubles à l'ordre public. L'un de ses responsables, Alain Pojolat, vieux militant de gauche, va devoir rendre des comptes: après avoir été entendu par la police, il sera convoqué par la justice en octobre. Samedi dernier, place de la République, Olivier Besancenot, figure emblématique du NPA, a bravé l'interdiction de manifester.

- EELV, le Parti de Gauche, le PCF, ATTAC ont participé aux manifestations autorisées où le service d'ordre musclé de la CGT a permis d'éviter tout débordement. Jacques Boutault, maire (EELV) du 2e arrondissement, était aussi à la manifestation interdite de Barbès, ceint de son écharpe tricolore.

- Europalestine, qui avait présenté des candidats aux Européennes de 2004 et aux législatives de 2007, avait un char à la manifestation parisienne du 23 juillet. Le mouvement organisait aussi son propre rassemblement à Paris le 31 juillet. L'organisation, créée en 2002, a eu Dieudonné comme figure de proue, avant qu'il ne prenne le large.

Les plus radicales:

Youssef Boussoumah (C), du Parti des Indigènes de la République, le 26 juillet 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]
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Youssef Boussoumah (C), du Parti des Indigènes de la République, le 26 juillet 2014 à Paris

- Fer de lance des dernières manifestations interdites à Paris, le Parti des Indigènes de la République s'était fait remarquer en janvier 2009 en défilant à Paris derrière une banderole "soutien au Hamas et à la résistance armée". Aujourd'hui, son porte-parole Youssef Boussoumah n'a pas de mots assez durs pour le gouvernement Valls qu'il juge "raciste". Le mouvement revendique 500 adhérents dont 50 membres actifs en région parisienne.

- En première ligne également des manifestations interdites à Paris, le Palestinian youth movement (PYM) est un "mouvement de jeunes, transnational, qui milite pour la libération de toute la Palestine", explique son porte-parole Omar Alsoumi. Contrairement à beaucoup d'organisations qui demandent le retour aux frontières de 1967, le PYM estime que "toute la Palestine est occupée par une puissance coloniale illégitime". Il "appelle à la résistance armée contre l'occupant sur le modèle algérien ou vietnamien".

- Embryonnaire, le tout nouveau "Gaza Firm" regroupe une poignée de jeunes issus de groupes de supporters du PSG. Promu par le site Égalité et Réconciliation de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, les "Gaza Firm" étaient une trentaine à défiler masqués et en noir, derrière leur banderole, à la manifestation parisienne du 23 juillet.

- Quelques militants du collectif cheikh Yassine, qui porte le nom du leader spirituel du Hamas assassiné par Israël en 2004, ont aussi été vus dans les différentes manifestations. Le 23 juillet, son responsable Abdelhakim Sefrioui scandait des slogans à la gloire du Hamas et du jihad.

Les organisations musulmanes et juives:

- L'Union juive française pour la paix (UJFP) faisait partie avec le NPA et le parti des Indigènes des organisateurs des défilés parisiens interdits. "On est souvent traité de juifs traitres ou de juifs honteux", reconnaissait récemment à la télévision sa porte-parole Michèle Siboni, mais "beaucoup de juifs nous rejoignent en ce moment et sont scandalisés par la tentative du Crif (Conseil représentatif des institutions juives) de nous embrigader dans un soutien à Israël".

- La manifestation de République le 26 juillet s'est terminée dans la prière pour plusieurs dizaines de manifestants et les observateurs ont remarqué que certains jeunes manifestaient aux côtés de l'association religieuse de leur mosquée. Là, comme à Barbès, des "allah akhbar" ont été scandés par la foule, ce qui n'a pas plu à tous les manifestants.

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