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Le CSA essuie une volée de bois vert après sa décision sur LCI

Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)n'autorise pas LCI à être gratuite sur la TNT [Thomas Samson / AFP/Archives] Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)n'autorise pas LCI à être gratuite sur la TNT [Thomas Samson / AFP/Archives]

La décision du CSA de ne pas autoriser LCI à devenir gratuite sur la TNT s'est déplacée mercredi sur le terrain politique, l'opposition dénonçant un choix "partisan" tandis que la ministre de la Culture soulignait au contraire "l'indépendance" de l'organisme de régulation.

Plusieurs voix à l'UMP se sont ainsi élevées pour critiquer une "décision politique", rappelant que le président du CSA, Olivier Schrameck, fut directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

"Nul ne peut remettre en cause les compétences éminentes du président que M. Hollande a choisi pour le CSA... pas plus que sa proximité, par ailleurs, avec la gauche et le Parti socialiste!", a ironisé Sébastien Huyghe, député UMP du Nord.

"La mise à mort de LCI est-elle une décision politique?", s'est interrogé M. Huyghe, a l'instar de la conseillère régionale UMP d'Île-de-France, Danièle Giazzi: "qui pourra empêcher ce matin qu’on se pose la question du caractère politique et partisan de la décision rendue hier par le CSA pour LCI?", a-t-elle lancé.

"Nous avons la conviction de n'avoir commis ni erreur de fait, ni erreur de droit, ni erreur d'appréciation", s'est défendu le président du CSA Olivier Schrameck sur France Info.

"Nous ne sommes pas ici pour fragiliser" l'ensemble du secteur audiovisuel", a assuré le président de l'Autorité de régulation des médias, appelant de ses voeux la survie de la chaîne, menacée de fermeture.

Le président de TF1 Nonce Paolini (g) et et le directeur général de LCI Eric Revel (d), lors d'une audience au CSA le 7 mai 2014 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Le président de TF1 Nonce Paolini (g) et et le directeur général de LCI Eric Revel (d), lors d'une audience au CSA le 7 mai 2014

La décision du CSA a aussi suscité des remous à gauche. LCI "ne mérite pas la peine de mort", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS.

"C'est vrai que ça pose un souci. Je comprends Eric Revel (le patron de LCI, NDLR) qui indique que c'est un organisme (le CSA) qui décide de la vie ou de la mort d'une chaîne qui est une chaîne privée", a-t-il admis, tout en rejetant l'idée d'une décision politique.

- "Lourde responsabilité" -

Dès l'annonce du CSA, le PDG de TF1 Nonce Paolini avait accusé le gendarme des médias de mettre "définitivement en péril l'avenir de LCI", réaffirmant son intention de fermer la chaîne qui emploie 247 salariés le 31 décembre. LCI, que TF1 avait décidé volontairement de laisser en mode payant il y a dix ans, a toujours été déficitaire de quelques millions d'euros par an. Pionnière de l'info en continu à son lancement il y a 20 ans, elle est depuis devenue confidentielle, avec une audience limitée à 13.000 téléspectateurs en moyenne.

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, est montée au créneau mercredi pour défendre l'organe de régulation des médias et souligner la nécessité pour le gouvernement de "respecter la décision prise en toute indépendance par le CSA".

Selon Mme Filippetti, François Hollande a rappelé lors du Conseil des ministres "l'importance essentielle qu'il accorde au respect de l'indépendance de toutes les autorités administratives indépendantes, et en particulier du CSA".

Le gendarme de l'audiovisuel a été doté fin 2013 de nouveaux pouvoirs qui lui permettent d'autoriser des chaînes payantes à basculer sur la télévision numérique terrestre (TNT) gratuite.

"Aujourd'hui nous avons à respecter la décision prise en toute indépendance par le CSA", a insisté la ministre.

Les syndicats du groupe TF1 ont aussi fustigé la décision du CSA qui porte "la lourde responsabilité des conséquences sociales catastrophiques qu’il va déclencher pour les salariés de LCI".

Selon l'intersyndicale, cette décision signe "la condamnation à mort pour LCI qui, avec 250 collaborateurs, n’aura pas les moyens de survivre avec les seules ressources de la distribution payante".

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