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Dolomieu : l'héroïsme d'Hugo, tué lors du braquage du tabac

Des gens déposent des fleurs, le 30 juillet 2014, en hommage à Hugo, 34 ans, tué la veille lors du braquage du tabac-presse de Dolomieu, dans l'Isère  [Philippe Desmazes / AFP] Des gens déposent des fleurs, le 30 juillet 2014, en hommage à Hugo, 34 ans, tué la veille lors du braquage du tabac-presse de Dolomieu, dans l'Isère [Philippe Desmazes / AFP]

Les habitants de Dolomieu saluaient mercredi le "geste héroïque" de Hugo, 34 ans, tué la veille lors du braquage du tabac du village par deux malfaiteurs, partagés entre tristesse et colère.

 

Sous un ciel gris, rares étaient les habitants à braver le crachin tenace dans les rues de cette bourgade iséroise de 3.000 âmes, proche de La Tour du Pin.

Le tabac-presse, théâtre du drame de la veille, gardait sa devanture métallique fermée. Dans la matinée, une femme y est venue déposer, sans un mot, un gros bouquet de fleurs. Bientôt suivie par une dizaine d'autres habitants.

"C'est un jour de tristesse et de colère. Tout ça pourquoi? Pour rien. C'est aberrant. Ils ont pris la vie de ce jeune homme pour rien", dit Valérie, elle-même mère d'un garçon de 25 ans, qui promène sa petite-fille dans une poussette.

Au Café de la Place, qui jouxte le tabac sur la place centrale de la bourgade, l'issue dramatique du hold-up de la veille était de toutes les conversations des quelques habitués.

"Il a fait son devoir de citoyen. J'aurais fait la même chose. Mais tout cela est bien triste", lance Guy, la quarantaine.

Un peu plus loin, au sortir de la supérette, Franck 45 ans, évoque "le geste courageux d'un homme qui a voulu s'interposer mais qui en a subi les conséquences dramatiques". Anne-Marie, une sexagénaire n'hésite pas à évoquer un "geste héroïque", tout comme Alexandra, la postière.

 

- "Trop jeune pour mourir" -

Les enquêteurs ignoraient encore les circonstances exactes du drame mercredi matin et n'avaient toujours pas retrouvé les deux hommes ni le véhicule dans lequel ils ont pris la fuite.

Une conférence de presse prévue dans l'après-midi au parquet de Grenoble devrait peut-être permettre de répondre aux questions entourant cet homicide.

Le tabac-presse devant lequel un témoin d'une tentative de braquage a été tué, le 29 juillet 2014 à Dolomieu [Philippe Desmazes / AFP]
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Le tabac-presse devant lequel un témoin d'une tentative de braquage a été tué, le 29 juillet 2014 à Dolomieu

Hugo, qui se trouvait dans le tabac au moment du hold-up en compagnie de trois autres clients et de la buraliste, en est-il sorti pour tenter de raisonner le malfaiteur resté à l'extérieur, tandis que son complice s'emparait de la caisse?

A-t-il tenté de le désarmer avant d'être abattu, pratiquement sous les yeux de sa mère, une ancienne institutrice du village, qui l'attendait dans sa voiture?

Une chose est sûr pour les habitants, "Hugo était trop jeune pour mourir", comme le dit Valérie.

"C'était un garçon simple et sympa, qui avait de la compassion pour les autres", déclarent deux de ses amis venus déposer des fleurs devant le tabac, qui veulent rester anonymes.

Dans ce petit village où "tout le monde se connaît", selon Anne-Marie et Alexandra, les pensées vont d'abord à la famille du jeune homme mais aussi à la buraliste, Dominique, une sexagénaire déjà victime il y a quelques mois d'une tentative de braquage, à l'arme blanche cette fois-là.

Cette femme "très gentille", selon la postière du village, avait déjà envisagé de fermer son commerce après la précédente agression, explique Jacques Gerbgault, un commerçant de Dolomieu qui préside un groupement d'entreprises des alentours de La Tour du Pin.

 

- Rassemblement de soutien -

 

"Je crois que cette fois-ci, elle ne rouvrira pas", dit-il, assurant que "quand on vient vous agresser dans une petite boutique, on vous attaque dans votre intimité".

Pour rendre hommage à la buraliste et à la famille de la jeune victime, le maire, André Béjuit, a décidé d'organiser jeudi à 18H30 un rassemblement de soutien dans le village.

Une affichette appelant à cette manifestation a été placardée dans la matinée sur le rideau de fer du bureau de tabac.

Derrière l'hommage, c'est aussi l'inquiétude de toute une population qui devrait s'y exprimer. "Ces hold-up, ça devient quelque-chose de courant dans nos petits villages", regrette Valérie. "C'est la preuve que l'insécurité est partout", renchérit Franck.

Tous souhaitent en tout cas que les auteurs du meurtre d'Hugo soient rapidement arrêtés et que "justice soit faite", selon Valérie.

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