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Resto casher pris pour cible à Paris: au procès, le manque de preuves l'emporte

La rue des Rosiers dans le quartier du Marais à Paris, en janvier 2010 [Jacques Demarthon / AFP/Archives] La rue des Rosiers dans le quartier du Marais à Paris, en janvier 2010 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Trois relaxes et une condamnation à du sursis: le tribunal correctionnel s'est heurté au manque de preuves samedi soir lors du procès de jeunes gens soupçonnés trois jours plus tôt d'avoir pris pour cible un restaurant casher dans le quartier du Marais à Paris.

Seize personnes, dont huit mineurs, avaient été placées en garde à vue après les incidents, mais quatre hommes, dont trois jeunes adultes, se trouvaient dans le box. Entre-temps, 11 suspects avaient été relâchés faute de preuves, tandis qu'un mineur devait être mis en examen samedi par un juge des enfants.

Les faits avaient eu lieu mercredi soir: au sortir d'une manifestation propalestinienne, plus d'une cinquantaine de personnes s'étaient déplacées jusque dans le Marais, connu comme le quartier juif de Paris. Quelques dizaines se trouvaient devant le restaurant casher lorsque les incidents ont éclaté.

Selon le récit fait à l'audience, le gérant a eu le temps de baisser la grille de fer de l'établissement, cible de nombreux coups de pied et poing, alors que des dizaines de clients se trouvaient à l'intérieur. Des insultes et menaces antisémites ont fusé: "bande de sales juifs, on va vous crever", "à mort les juifs", a lu la présidente du tribunal, à l'audience des comparutions immédiates.

Les deux principaux mis en cause étaient poursuivis pour dégradations en réunion et menaces de mort à caractère antisémite, mais ils ont été relaxés. Le premier, 32 ans et 14 mentions à son casier judiciaire, contestait sa participation aux faits. Il a été reconnu sur photo par deux victimes, mais "tout s'est passé tellement vite" et "dans une telle confusion qu'on ne peut pas identifier les auteurs", a plaidé l'avocat des prévenus, Me Eric Mantrand.

"Quand j'ai vu les débordements, j'ai eu peur, je voulais partir", a dit l'autre prévenu, un jeune homme de 20 ans originaire de Sarcelles, qui a terminé l'audience en pleurs. "Déjà, la garde à vue c'est un truc de malade pour moi", a lancé, entre deux sanglots, cet étudiant en BTS électro-technique, jamais condamné par le passé.

Un troisième prévenu, reconnu par sa victime à son tee-shirt orange fluo, comparaissait pour violence aggravée en raison de la religion. En l'occurrence, une claque à la fesse d'une femme. Mais la procureure de la République a fait part de ses doutes sur le caractère antisémite du geste. Le jeune homme de 19 ans, originaire d'Aulnay-sous-Bois, a été relaxé.

Au final, un homme de 21 ans a écopé de la seule condamnation: trois mois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire, pour avoir dégradé un rétroviseur et un deux-roues.

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