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Heurts lors de la manif pro-Gaza à Paris

Des personnes lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014  [Kenzo Tribouillard / AFP] Des personnes lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014 [Kenzo Tribouillard / AFP]

Malgré l'interdiction, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées samedi à Paris pour une manifestation propalestienienne interdite mais que certains organisateurs entendaient maintenir coûte que coûte. Une quarantaine de personnes ont été interpellées.

 

La justice administrative a confirmé à la mi-journée l'interdiction de la manifestation décidée par la préfecture, qui invoquait notamment les violences lors de précédents rassemblements dans la capitale.

Peu après, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, appelait solennellement une ultime fois les organisateurs à renoncer à leur initiative, avertissant qu'ils seraient tenus pour "responsables d'éventuels débordements (...) et passibles de sanctions pénales".

Mais vers 15h30, selon de toutes premières estimations provisoires, quelque 1.500 personnes se trouvaient place de la République. La foule agitait des drapeaux palestiniens et bannières rouges du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui avait appelé à braver l'interdiction.

La place était bouclée par un important dispositif des forces de l'ordre. Au total, environ 2.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés dans la capitale.

"Israël hors de Palestine, il est fini le temps des colonies", "Israël assassin, Hollande complice", "Israël, casse-toi, la Palestine n'est pas à toi", "Nous sommes tous des Palestiniens," scandaient les manifestants.

De jeunes hommes hissés sur une colonne ont activé des fumigènes aux couleurs de la Palestine et brûlé un drapeau israélien, sous des applaudissements.

Des personnes lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014  [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Des personnes lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014

"Cette manifestation est illégale, mais pour nous elle est plus que légitime. Il s'agit de manifester notre solidarité avec un peuple qui est en train de se faire massacrer," renchérit Hugo, jeune militant du NPA dont la figure emblématique, Olivier Besancenot, était lui aussi présent sur la place.

"Nous voulons défendre notre point de vue, or on ne peut agir pour la Palestine qu'en parlant et en manifestant", assure Sarah 19 ans, autocollant "la Palestine aux Palestiniens" sur le tee-shirt.

En fin de matinée, Alain Pojolat, du NPA, s'attendait à la venue de "plusieurs milliers de personnes". "Pour nous, tout débordement aujourd'hui sera la faute à l'interdiction par la préfecture de police d'une manifestation qu'on était parfaitement à même d'organiser sereinement", a-t-il souligné.

 

Casse

Peu avant 17h, des échauffourées ont été constatés. Aux projectiles lancés par les casseurs, les CRS, présents sur les lieux, ont répliqué en jettant des bombes lacrymogènes.

Si le service d'ordre de la manifestation a tenté de s'interposer entre police et fauteurs de trouble, les affrontements se sont poursuivis, se déplaçant notamment vers le Boulevard Voltaire.

 

-"Haine de l'autre"-

Le président François Hollande avait dit le 14 juillet qu'il n'était pas question de laisser "s'importer" en France le conflit israélo-palestinien, au lendemain de débordements près de synagogues, dans le quartier parisien de la Bastille, à l'issue d'une manifestation autorisée. Mais la ligne diplomatique de la France a été critiquée par certaines voix comme pro-israélienne.

Une femme lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014  [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Une femme lors de la manifestation interdite propalestinienne à Paris, le 26 juillet 2014

Le Premier ministre Manuel Valls a en tout cas voulu adresser un message d'apaisement aux musulmans de France. Il s'est rendu vendredi soir à la mosquée d'Evry-Courcouronnes, une des plus grandes du pays, pour la rupture du jeûne du ramadan, assurant qu'il n'y avait pas "deux poids deux mesures" à leur détriment.

"Quand des casseurs se réclament d'une forme dévoyée de l'islam, ce sont les musulmans qui souffrent les premiers car ces actes nourrissent des amalgames insupportables", a-t-il justifié. "Des manifestations s'organisent, c'est un droit fondamental ! Mais rien, jamais, ne pourra justifier la violence, la haine de l'autre".

Selon des sources policières, les forces de l'ordre ont reçu des "consignes de fermeté" pour intervenir "très rapidement et interpeller" en cas de non-respect de l'interdiction de manifester ou de "slogans ou manifestations antisémites". Mais aucune intervention n'a été immédiatement lancée place de la République, où les manifestants restaient statiques, sans chercher à défiler.

A Barbès, la police a procédé en début d'après-midi à quatre interpellations de personnes appelant à participer à la manifestation interdite.

De leur côté, les ONG Amnesty international et Human Rights Watch se sont toutes deux inquiétées des restrictions à la "liberté de réunion".

Ailleurs en France, entre 250 personnes, selon la police, et 400, selon les organisateurs, ont manifesté à Avignon. Des manifestations étaient prévues dans plusieurs grandes villes, comme chaque week-end depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza.

En 19 jours, elle a déjà fait au moins 1.000 morts côté palestinien et 39 côté israélien. Une réunion d'acteurs internationaux s'est tenue samedi à Paris, appelant à prolonger le cessez-le-feu humanitaire entré en vigeur en début de matinée.

 

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