En direct
A suivre

A Nangis, les habitants attendent avec fébrilité le nom des victimes

Des gens se rassemblent devant la MJC de Nangis le 22 juillet 2014  [François Guillot / AFP] Des gens se rassemblent devant la MJC de Nangis le 22 juillet 2014 [François Guillot / AFP]

Elle n'a pas plus de 12 ans et tombe en pleurant dans les bras de sa copine: "Tu as appris pour qui, toi ?". Réunis devant une salle municipale, parents et enfants de Nangis (Seine-et-Marne) attendaient mardi soir le nom des victimes de l'accident de Courteranges (Aube) qui a fait 6 morts.

"Moi, je suis là pour savoir les noms. Je n'ai pas de nouvelles de la meilleure amie de ma fille", peste une mère de famille. "Ils ont les noms, mais ils ne veulent pas les donner !"

Devant la salle du service municipal de la jeunesse, la même qui a accueilli les familles des victimes avant leur départ pour l'Aube, personne ne connaît avec certitude le nom des quatre enfants et de leurs deux accompagnants décédés un peu plus tôt dans la collision de leur minibus avec un poids lourd.

Des gens se rassemblent devant la MJC de Nangis le 22 juillet 2014  [François Nascimbeni / AFP]
Photo
ci-dessus
Des gens se rassemblent devant la MJC de Nangis le 22 juillet 2014

Certains passent des coups de fil, d'autres prospectent auprès des autres habitants: "Pour lui, c'est sûr, pas de doutes", dit un homme âgé appuyé sur sa canne.

"Nous, on ne sait pas trop qui c'était", murmurent deux adolescentes assises nonchalamment sur le rebord d'une fenêtre. "On connaissait seulement l'animateur. Il était bien. En plus il était mignon."

Des rumeurs parcourent la foule. "Il y a trois garçons et deux petites filles", affirme une adolescentes à ses copines, dont l'une est en pleurs. "Mais on ne sait pas encore qui c'est."

- 'Panique pas ! Panique pas !' -

On chuchote un nom à l'oreille d'une femme, qui écoute les bras croisés. "C’était un petit, je le connaissais", réagit-elle. "Putain, c'est chaud..."

Un petit groupe se forme autour d'une jeune fille qui évoque une disparue: "Obligé tu l'as déjà vu. Elle allait tout le temps chez moi", soupire-t-elle.

Un père de famille et son petit garçon, un blondinet, l'air sonné dans un T-shirt trop grand pour lui, pénètrent dans la salle, assistés d'un agent municipal. Ils en ressortent tout deux en pleurs un instant plus tard.

Une jeune fille traverse soudain la foule en courant, stoppée net par une de ses amies: "Panique pas ! Panique pas !". "Lâche moi !", lui répond-elle. Son maquillage a coulé.

Nouvelle rumeur : une élue doit donner le nom des victimes dans quinze minutes.

La foule s'amasse quand elle apparaît. "Nous allons faire une veillée funèbre en hommage à ces cinq jeunes adolescents et adultes", lance-t-elle en sanglotant.

Elle s'arrête pour sécher une larme dans un mouvement contagieux et reprend : "On commence à savoir qui sont les survivants. Il y en a deux. Les cinq autres sont partis vers un monde meilleur".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités