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La classe politique condamne les violences de Sarcelles

Des barricades brûlent après des heurts le 20 juillet 2014 à Sarcelles en marge d'une manifestation propalestinienne [Pierre Andrieu / AFP] Des barricades brûlent après des heurts le 20 juillet 2014 à Sarcelles en marge d'une manifestation propalestinienne [Pierre Andrieu / AFP]

Les responsables politiques ont largement condamné lundi matin les violences perpétrées à Sarcelles en marge d'une manifestation pro-palestinienne interdite, après celles de Barbès, s'accordant moins toutefois sur l'opportunité de la décision gouvernementale d'interdire de tels rassemblements.

 

Le secrétaire général intérimaire de l'UMP, Luc Chatel, a qualifié dans un communiqué "les violences qui ont eu lieu en marge de la manifestion interdite à Paris ou à Sarcelles" d'"intolérables, injustifiables, incompréhensibles pour nos compatriotes".

Le député-maire UMP de Saint-Quentin (Aisne), Xavier Bertrand, interrogé par RTL, a lui condamné des "scènes quasi-insurrectionnelles à Sarcelles" et des personnes qui "défient la France, défient la République".

Florian Philippot, le numéro deux du FN, a lui estimé sur France 2 que ces violences "posent le problème de fond de l'ordre républicain en France. On voit bien que les manifestations ou les rassemblements aujourd'hui dégénèrent systématiquement en France".

Propos plus nuancés sur Europe 1 pour le candidat à la présidence de l'UMP Bruno Le Maire, qui "ne confond pas la petite bande de voyous excités, radicalisés, extrémistes, antisémites, qui se sont livrés à des actes intolérables sur le territoire français à Paris ou à Sarcelles avec l'immense majorité de la communauté musulmane qui est touchée, blessée par ce qui se passe aujourd'hui à Gaza et qui l'exprime, mais qui l'exprime sereinement, tranquillement".

- Interdiction ? -

Pour autant, ces responsables politiques font preuve de moins d'unanimité concernant les décisions d'interdire les manifestations, samedi à Paris, et dimanche à Sarcelles (Val d'Oise).

Pour le bras droit de Marine Le Pen, "l'interdiction n'est pas du tout la solution. Je pense que c'était même la pire des solutions parce qu'interdire une manifestation, c'est évidemment inciter certains, les plus radicaux, à y aller non plus pour manifester une opinion politique par ailleurs tout à fait légitime mais pour défier l'Etat."

Bruno Le Maire a lui aussi critiqué l'interdiction: "J'ai dit la semaine dernière que l'interdiction des manifestations ne me semblait pas une bonne idée, que la liberté de manifester était un principe constitutionnel et qu'il ne fallait pas y toucher, ils ont voulu y toucher, ils ont voulu interdire et ne se sont pas donné les moyens d'interdire".

Position contraire pour Xavier Bertrand. L'ancien ministre du Travail, est "d'accord (...) qu'une manifestation soit interdite quand on sait bien qu'elle n'aura aucun caractère pacifique". Il se dit dès lors "prêt à soutenir le gouvernement" et salue "les propos tenus par Manuel Valls, d'une extrême fermeté, sur ce nouvel antisémitisme".

"Cette partie de la gauche qui continue à s'offusquer qu’on puisse interdire telle ou telle manifestation, doit cesser de tenter de justifier l'injustifiable: les violences de ce week-end démontrent assez l’exigence d'interdiction", soutient aussi Luc Chatel.

"Sur un sujet où l'Union nationale s'impose face aux débordements racistes et antisémites, je soutiens totalement l'action du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors des incidents extrêmement graves qui se sont produits ce weekend, tant à Paris qu'à Sarcelles", a aussi appuyé le député UMP de Paris Pierre Lellouche sur sa page Facebook.

Autre député UMP, Eric Ciotti a lui aussi défendu sur BFMTV l'interdiction: "Il y a de l'antisémitisme dans ces manifestations, elles n'ont donc pas leur place sur le territoire de la République". Il s'est dit favorable à un "front uni face à ces comportements intolérables".

Seule voix vraiment dissonante, celle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui avait appelé à participer aux rassemblements: "la solidarité avec les Palestiniens est légitime et n'a rien à voir avec l'antisémitisme".

"François Hollande et Manuel Valls ont fait le choix scandaleux d'amalgamer la lutte pour les droits du peuple palestinien à l’antisémitisme et sont aujourd'hui, en raison des interdictions prononcées contre les manifestations, les premiers responsables des incidents qui peuvent avoir lieu en marge de celles-ci (...) Le NPA condamne, comme il l’a toujours fait, tous les propos et actes antisémites où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent", ajoute dans un communiqué le parti d'extrême gauche.

 

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