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Hollande refuse tout acte "qui puisse faire ressurgir l'antisémitisme et le racisme"

François Hollande remet des décorations à Beate et Serge Klarsfeld à Paris le 20 juillet 2014 [Philippe Wojazer / Pool/AFP] François Hollande remet des décorations à Beate et Serge Klarsfeld à Paris le 20 juillet 2014 [Philippe Wojazer / Pool/AFP]

François Hollande a affirmé dimanche sa volonté "que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire ressurgir l'antisémitisme et le racisme", au lendemain de violences lors d'une manifestation pro-palestinienne interdite à Paris.

Le président de la République s'exprimait lors d'une remise de décorations aux chasseurs de nazis Beate et Serge Klarsfeld à l'Elysée.

"La République, c'est la capacité de vivre ensemble, de regarder son histoire et en même temps d'être toujours prêts à défendre les valeurs démocratiques, de ne pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d'ici pour être importées, de ne pas se laisser emporter par les déflagrations du monde", a-t-il dit.

Il faut, a-t-il ajouté, "faire en sorte que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire ressurgir l'antisémitisme et le racisme".

"Ce doit être une grande cause nationale que de lutter inlassablement contre le racisme et l'antisémitisme, je le dis aujourd'hui en particulier, nous devons écarter toutes les menaces, tous les périls et faire que notre sol soit le sol de tous dans la République", a encore dit François Hollande.

Serge Klarsfeld, qui a reçu les insignes de grand officier de la Légion d'honneur au côté de Beate Klarsfeld faite commandeur, a ensuite déclaré ne pas vouloir "finir (sa) vie dans un climat délétère".

En référence aux tensions entre musulmans et juifs en France, M. Klarsfeld s'est dit devant le président et le Premier ministre Manuel Valls, également présent, "un peu inquiet" mais "si la République, si les partis politiques surmontent leurs querelles, l'unité peut être retrouvée", a-t-il estimé.

Cette cérémonie était organisée le jour de la commémoration du 72e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942, la plus massive des arrestations de juifs (plus de 13.000 personnes en deux jours) réalisées en France.

L'ancien président Jacques Chirac a eu "l'immense mérite" de reconnaître la responsabilité de la France dans cette rafle, a souligné M. Hollande, rappelant que lui-même en 2012 avait reconnu que "ce crime a été commis en France, par la France, contre la France".

Le chef de l'Etat a rendu un vibrant hommage au couple Klarsfeld qui a mené "un demi-siècle de luttes communes", depuis la rencontre inopinée dans le métro parisien entre ce fils de déporté et cette Berlinoise, jusqu'au travail d'"avocat militant" de Serge, en passant par la célèbre gifle donnée par Beate au chancelier Kiesinger en 1968.

"C'est une histoire à la fois double et unique (...) une histoire franco-allemande", a souligné M. Hollande face à Serge et Beate Klarsfeld, âgés respectivement de 78 et 75 ans.

Comme historien, sous l'égide de l'association Fils et filles de déportés juifs de France, M. Klarsfeld a entrepris de dresser la liste de ces victimes et ainsi de "faire revivre un peuple de morts pour que les vivants s'en souviennent à jamais".

"Ensemble, vous avez aussi retrouvé la trace d'Aloïs Brunner, celui-là même qui était allé chercher votre père, le responsable de la rafle à Nice de septembre 1943", a-t-il dit à M. Klarsfeld. "Il vous a échappé, protégé qu'il était par la dictature d'Assad en Syrie, dont nous connaissons aujourd'hui de quoi elle est capable en matière de barbarie", a ajouté le président français.

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