En direct
A suivre

Collision TGV-TER : ce que l'on sait sur l'accident

Le TGV a été percuté par un TER qui se dirigeait dans le même sens.[PHILIPPE DESMAZES / AFP]

La signalisation est au coeur des enquêtes qui ont démarré vendredi sur la collision de deux trains près de Pau, dans laquelle 40 personnes ont été blessées, dont deux sont encore en réanimation.

 

Pourquoi le TER qui s'est arrêté à un signal rouge est-il reparti? Le signal est-il passé à tort au vert? Le conducteur a-t-il pris l'initiative de reprendre sa route malgré un signal rouge? Trois enquêtes devront répondre à ces questions pour expliquer l'accident, survenu peu après 17H30 lorsqu'un TER a heurté un TGV reliant Tarbes à Paris, à hauteur de Denguin (Pyrénées-Atlantiques).

Lors d'un point de presse vendredi, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) ont retracé la chronologie de l'accident, indiquant qu'un premier TER avait fait état de la défaillance d'un signal permettant de garantir qu'un seul train se trouve sur cette portion de ligne comportant une seule voie. 

Un agent de maintenance a alors été dépêché sur place, peu avant l'arrivée du TGV. Ce train "s'est arrêté au signal, (...) au rouge car l'agent de maintenance" travaillait dessus, a expliqué Alain Krakovitch, directeur général sécurité et qualité de service ferroviaire à la SNCF.

Le TGV a obtenu l'autorisation de passer, franchi le signal et poursuivi sa route à vitesse réduite 30 km/h. "Le TER est ensuite arrivé, il s'est arrêté quelques secondes, il est ensuite reparti et c'est là qu'on ne comprend pas ce qu'il s'est passé", a ajouté M. Krakovitch, précisant qu'il "a franchi le signal à vitesse normale, c'est-à-dire 120 km/h". Interrogé sur la couleur du signal, M. Krakovitch a répondu: "On ne sait pas, il est possible que le signal soit passé au vert". Voyant le TGV, le TER a freiné, mais a percuté le TGV à 95 km/h. 

Moins de 24 heures après l'accident, six personnes restaient hospitalisées, dont deux dans un "état sérieux", mais leur pronostic vital n'était pas engagé. Treize personnes avaient été hospitalisées jeudi soir après la collision entre le TER et le TGV, à bord desquels voyageaient 228 passagers. 

 

Conducteurs entendus

Dès jeudi soir, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, venu sur place, et la SNCF ont évoqué un lien possible avec "le système de signalisation en maintenance". Le parquet de Pau a ouvert vendredi une information judiciaire pour "blessures involontaires", et deux juges d'instruction doivent être désignés.

L'enquête judiciaire a été confiée au groupement de gendarmerie de Pau avec l'appui de la Section de recherche. Selon une source proche de l'enquête, les deux conducteurs, dont celui du TER "très choqué", ont été entendus dès jeudi soir, ainsi que d'autres témoins.

Les deux conducteurs devraient être rapidement réentendus.Les investigations du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) devraient se concentrer sur les aspects techniques. La SNCF a également diligenté une enquête interne.

Des passagers du TGV ont raconté avoir entendu avant le choc une annonce évoquant un ralentissement causé par un problème de signalisation lié à la chaleur. "Rien ne permet de dire que la chaleur a joué un rôle", selon les responsables de la SNCF et RFF.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités