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Racisme contre Taubira : condamnation justifiée, peine "disproportionnée" estime la presse

La ministre de la Justice Christiane Taubira à l'issue du Conseil des ministres le 16 juillet 2014 à Paris [Patrick Kovarik / AFP] La ministre de la Justice Christiane Taubira à l'issue du Conseil des ministres le 16 juillet 2014 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]

Si la condamnation d'une ex-candidate FN pour racisme à l'encontre de Christiane Taubira est justifiée pour la presse de jeudi, la peine est jugée "disproportionnée".

 

Le tribunal correctionnel de Cayenne a condamné mardi à neuf mois de prison ferme une ex-candidate FN à Rethel (Ardennes) qui avait comparé Christiane Taubira à un singe.

Dans Libération, Laurent Joffrin parle d'un "exemple salutaire" et explique qu'"habitué des tribunaux, le FN sait bien que le code pénal prévoit depuis bien longtemps des peines d’emprisonnement pour les auteurs d’injure à caractère racial. Les juges se sont contentés de l’appliquer".

Pour La Dépêche du Midi également, "la sévérité du tribunal répond à la violence du propos – violence délibérée, inadmissible, doublée d’une insoutenable bêtise", écrit Jean-Claude Souléry.

Affiche électorale d'Anne-Sophie Leclère, à l'époque membre du FN, le 18 octobre 2013 à Rethel (Ardennes) [Francois Nascimbeni / AFP/Archives]
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Affiche électorale d'Anne-Sophie Leclère, à l'époque membre du FN, le 18 octobre 2013 à Rethel (Ardennes)

Le reste de la presse se montre plus dubitatif à propos du quantum de la peine infligée à Anne-Sophie Leclère, qui avait assumé sans difficulté le photomontage publié sur sa page Facebook comparant un petit singe (avec la mention "à 18 mois") à la garde des Sceaux ("maintenant").

La Charente libre, sous la plume de Dominique Garraud, pense que "l'excès de zèle du tribunal de Cayenne sera certainement corrigé en appel" mais "aura au moins servi à rappeler spectaculairement qu’on ne badine pas avec les valeurs fondatrices de notre République".

Au contraire, "cette justice d'exception ne rend pas service à l'institution. Comment empêcher le citoyen de s'inquiéter d'une justice qui manifeste plus de tolérance envers des délinquants violents ?", s'interroge Jacques Camus dans La Montagne Centre-France.

"Les propos sont abjects. La comparaison, à vomir. Tout ce qui transpire de cette femme est condamnable. Mais neuf mois ! Comment voulez-vous que le justiciable de la rue puisse interpréter cette condamnation ?", ajoute Yann Marec dans Le Midi libre.

Pour Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre ouest, "c'est beaucoup, c’est énorme et sans doute disproportionné" et "cette sanction plombe tous les discours officiels et entame la crédibilité de l’institution judiciaire".

 

 

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