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Chikungunya : 115.000 personnes touchées aux Antilles

Une épidémie toujours en progression, selon l'Institut de veille sanitaire  [Patrice Coppee / AFP/Archives] Une épidémie toujours en progression, selon l'Institut de veille sanitaire [Patrice Coppee / AFP/Archives]

Quelque 115.000 cas de chikungunya ont été recensés aux Antilles et 39 décès liés à cette maladie ont été comptabilisés, illustration d'une épidémie toujours en progression, selon un point épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire (InVS) jeudi.

 

Cela représente 15.000 cas supplémentaires depuis le dernier bulletin de la CIRE Antilles-Guyane. Ces chiffres ont été présentés jeudi à l'Agence régionale de santé de la Guadeloupe à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en déplacement sur le front de l'épidémie.

En Guadeloupe, où l'épidémie est la plus forte, 5.600 personnes consultent un médecin chaque semaine, et sur cette île de plus de 400.000 habitants, 63.000 personnes ont été touchées au total.

En Martinique, les consultations hebdomadaires sont au nombre de 2.700 et 44.000 personnes ont été touchées (sur près de 400.000 habitants).

 

- 'Des chiffres certainement en deçà' -

A Saint-Martin, où l'épidémie est apparue en décembre dernier, 3.650 cas ont été recensés sur près de 37.000 habitants, tandis que Saint-Barthélémy en comptait 720 cas pour plus de 9.000 habitants.

Sur les 39 décès, 23 ont été constatés à l’hôpital et 16 par la médecine de ville. Ce sont des personnes âgées, déjà fragilisées, qui ne résistent pas au virus.

Comme sur tous les territoires, "les chiffres sont certainement en deçà car de moins en moins de gens vont chez le médecin", a souligné le représentant de la CIRE, parce que de plus en plus de gens ont dans leur entourage une personne l'ayant eu et savent donc comment réagir.

En effet, le chikungunya provoque des fièvres et des douleurs articulaires contre lesquelles aucun traitement spécifique n'existe si ce n'est le paracétamol.

"C'est une épidémie très importante qui touche l'ensemble de la zone géographique" de la Caraïbe, a de son côté rappelé Mme Touraine sur Radio Caraïbe Internationale.

"Nous sommes à un moment clé de cette épidémie: nous avons les moyens de la limiter (...) la meilleure solution est de se protéger et d'éviter la propagation", a poursuivi la ministre, qui ne nie pas "un sentiment de fatalité, parfois" dans la population. "Il faut rappeler ces gestes simples qui peuvent lasser mais qui sont utiles : mettre du répulsif, porter des vêtements longs, avoir des moustiquaires, détruire tout ce qui pourrait faire office de gîte larvaire".

Récusant que le chikungunya serait une "maladie du pauvre" et que le gouvernement ne se mobiliserait qu'en raison du risque d'importation du virus en métropole, Mme Touraine a assuré s'être "mobilisée dès le début de l'épidémie" avec notamment l'envoi du directeur général de la santé en début d'année et des envois de renforts de personnels médicaux.

Quand à l'élaboration d'un vaccin, "l'institut Pasteur a lancé des travaux, mais nous n'en sommes qu'à la phase expérimentale", a précisé Marisol Touraine.

En revanche, pour la dengue qui est endémique aux Antilles (et qui se transmet aussi par les piqûres de moustique), "un vaccin est en phase finale et il devrait bientôt sortir", a affirmé la ministre.

 

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