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Deuxième journée de grève à l'appel des intermittents

Des affiches du festival le 8 juillet 2014 dans une rue d'Avignon [Boris Horvat / AFP/Archives] Des affiches du festival le 8 juillet 2014 dans une rue d'Avignon [Boris Horvat / AFP/Archives]

L'appel à la grève lancé par la CGT Spectacle et la Coordination des intermittents pour samedi devrait surtout avoir des répercussions au Festival d'Avignon, devenu la caisse de résonnance du mouvement depuis la première grève du 4 juillet.

 

Le personnel du festival, consulté vendredi, s'est prononcé à 65% en faveur de la grève, mais la participation au scrutin n'a pas dépassé 46%, et c'est spectacle par spectacle que les salariés se prononceront samedi.

Pas moins de 13 spectacles sont donnés à Avignon dans le "In" ou festival officiel, qui tourne à plein régime après une ouverture perturbée par la grève le 4 juillet, puis par les intempéries.

Le directeur du festival Olivier Py annoncera à la mi-journée la liste des spectacles qui ne joueront pas. Dans la Cour d'honneur, "Le Prince de Hombourg", déjà annulé le 4 juillet, pourrait de nouveau pâtir du mouvement. Mais d'autres spectacles moins emblématiques pourraient être maintenus. La tendance des derniers jours était plutôt au débat et à l'action militante qu'à la grève dans les festivals.

Ainsi, aux Francofolies de La Rochelle, ou leur présence est très discrète depuis l'ouverture jeudi, les intermittents défileront en silence sur le port à 18h00, puis prendront la parole avant le concert des Innocents.

A Avignon, outre la grève, une manifestation est prévue à partir de 14H30, tandis qu'à Paris, un concert de casseroles est organisé au Palais Royal.

A Arles, où la plupart des intermittents ont quitté les lieux après les accrochages des expositions de photographie, la situation était calme et aucune action particulière n'était prévue.

 

- Avignon bastion de la lutte -

 

Le directeur du festival Olivier Py  le 8 juillet 2014 à bicyclette dans une rue d'Avignon [Boris Horvat / AFP/Archives]
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Le directeur du festival Olivier Py le 8 juillet 2014 à bicyclette dans une rue d'Avignon

Avignon est devenu pour le mouvement des intermittents le bastion de la lutte, d'autant que l'agitation s'est éteinte à Montpellier avec la fin du Printemps des comédiens, ou pratiquement aucun spectacle n'a pu jouer, et de Montpellier Danse.

La 34e édition de Montpellier Danse, qui s'est close le 9 juillet, a finalement pu donner 38 représentations sur 48, tandis que le petit festival Uzès Danse était annulé, et le Festival de Marseille très touché.

Le spectre d'une annulation en chaine des grands festivals, comme lors du précédent grand conflit des intermittents en 2003, s'est éloigné avec le vote des personnels pour leur maintien, ponctué de journées d'actions.

Les intermittents, qui combattent la nouvelle convention chômage qui durcit leurs règles d'indemnisation, rivalisent d'imagination pour maintenir la mobilisation alors qu'une concertation s'est ouverte à Paris pour une "refonte" de leur régime jusqu'en décembre.

A Avignon, il distribuent très largement le petit "carré rouge" de feutrine symbolisant leur lutte, et ponctuent chaque spectacle d'une adresse au public.

La contestation s'exprime aussi dans le Off, rassemblement de 1.083 compagnies en marge du festival officiel, mais les troupes, qui louent les salles très cher, ne peuvent se permettre pour la plupart de faire grève. Un premier décompte de la Coordination des intermittents et précaires vendredi soir faisait état d'une soixantaine de compagnies en grève pour samedi dans le Off.

Depuis le début de la mobilisation des intermittents, le Premier ministre, Manuel Valls, a multiplié les gestes pour tenter de déminer le conflit, annonçant une concertation sur l'intermittence puis la sanctuarisation des crédits du ministère de la Culture (hors communication) pour les trois ans à venir.

 

 

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