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Echec de la troisième conférence sociale

Le Premier ministre Manuel Valls lors du discours de clôture de la 3e conférence sociale, à Paris, le 8 juillet 2014 [Jacques Demarthon / AFP] Le Premier ministre Manuel Valls lors du discours de clôture de la 3e conférence sociale, à Paris, le 8 juillet 2014 [Jacques Demarthon / AFP]

L'échec de la 3e conférence sociale, probablement la dernière du quinquennat sous cette forme, boycottée par la moitié des syndicats, n'entrave pas le dialogue social, qui va reprendre en septembre sur les réformes voulues par le gouvernement, mais dans un climat dégradé en particulier entre les syndicats.

La troisième édition de ce rendez-vous emblématique de la méthode voulue par François Hollande, a été boudée par quatre syndicats, dont la CGT et FO, qui ont accusé le gouvernement d'avoir cédé au "chantage" au boycott du patronat.

La conférence "n'a pas été un échec", a affirmé le Premier ministre Manuel Valls, elle a été "un vrai succès", pour le ministre du Travail François Rebsamen. Les syndicats réformistes, dont la CFDT, restés jusqu'au bout de la rencontre, ont vanté "les avancées obtenues" dans la feuille de route finale.

Mais la grand-messe semble avoir fait long feu. Le Premier ministre a évoqué mercredi en Conseil des ministres "l'idée" d'organiser désormais "des rencontres plus spécifiques, sur des sujets thématiques", a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Le secrétaire général du syndicat FO Jean-Claude Mailly, à Paris le 7 juillet 2014 [Benoit Tessier / Pool/AFP]
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Le secrétaire général du syndicat FO Jean-Claude Mailly, à Paris le 7 juillet 2014

"Il y a une scénarisation, un aspect +com+. dans ce genre de grand-messe, une bonne partie de la feuille de route était écrite avant" la conférence, a affirmé sur BFM Business le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, qui s’était déjà "ennuyé" l'an dernier.

Pour autant, le fil du dialogue social n'est pas rompu. La CGT et FO ont toutes deux annoncé qu'elles seront en septembre autour de la table des négociations, avec au menu notamment la modernisation du dialogue social, le chômage de longue durée, l'épargne salariale, l'apprentissage.

Le dialogue a été "interrompu mais pas rompu", a insisté M. Mailly qui a jugé positives certaines mesures de la feuille de route, notamment sur l'apprentissage ou la mise en place d'une commission d’évaluation des aides publiques aux entreprises. "Nous l'avions demandée", a-t-il dit.

De son côté Mohammed Oussedik, membre de la direction de la CGT, a affirmé à l'AFP que le boycott de la rencontre était un "message" adressé au gouvernement pour dire qu'"on ne peut pas continuer avec des simulacres de dialogue social".

- Le ton monte entre syndicats -

Le dialogue se poursuivra donc, mais dans un contexte difficile, le gouvernement a déjà annoncé sa volonté de faire avancer rapidement les réformes.

Et la CGT doit compter avec la "fermeté" du Premier ministre qui a ainsi décidé mercredi de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour faire cesser les blocages de navires et de ports par les marins CGT de la SNCM en grève depuis le 24 juin.

Par ailleurs, les relations entre les deux camps syndicaux, contestataires et réformistes, déjà au froid, se sont notablement détériorées.

Le secrétaire général du syndicat CGT Thierry Lepaon lors de la 3e conférenc e sociale à Paris, le 7 juillet 2014 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Le secrétaire général du syndicat CGT Thierry Lepaon lors de la 3e conférenc e sociale à Paris, le 7 juillet 2014

Le ton est monté mercredi: les propos du leader de la CFDT, Laurent Berger, qui a fait un parallèle entre le boycott par les quatre syndicats de la conférence sociale et la montée du Front national ont été jugés "inacceptables" par M. Mailly.

Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon, lui, a jugé insupportable l'"amalgame" fait, selon lui, par M. Berger entre le Front National et la CGT. Ces propos portent atteinte "à notre honneur, à nos valeurs", a-t-il écrit à son homologue et sont une "insulte" aux militants.

"Pour la réussite d'un pacte social, il faut que les trois acteurs" - gouvernement, patronat, syndicats- fassent preuve de "responsabilité", relève auprès de l'AFP Jean-Marie Pernot, chercheur à l'Ires.

Or, "le patronat joue le chantage", le gouvernement "revient sur ce qui était acquis" dans des négociations et "il "n'y a pas un minimum de coordination syndicale", souligne ce chercheur.

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