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Hollande a rendez-vous avec patronat et syndicats

Francois Hollande le 3 juillet 2014 à l'Elysée à Paris [Alain Jocard / AFP/Archives] Francois Hollande le 3 juillet 2014 à l'Elysée à Paris [Alain Jocard / AFP/Archives]

François Hollande a rendez-vous lundi avec le patronat et les syndicats pour sa 3e conférence sociale, un test pour le dialogue social qui lui est cher, mais qui intervient dans un climat tendu par la mise en oeuvre du pacte de responsabilité et les récentes décisions du gouvernement.

En préambule de cette 3e grand-messe sociale du quinquennat, le chef de l'Etat rencontre lundi après-midi à huis-clos les dirigeants des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales (Medef, CGPME,UPA), sur fond de chômage record et de croissance atone.

François Hollande s'exprimera dans la foulée en séance plénière au palais d'Iéna, l'occasion pour lui de faire le point sur le pacte de responsabilité, sur que lequel il compte pour sortir le pays du chômage de masse.

"L'enjeu de la conférence, ce sera avant tout l'emploi", dit-on au ministère du Travail, alors que plus de 3,3 millions de personnes n'ont aucune activité.

Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon (d) et des membres de sa délégation à l'hôtel Matignon à Paris, le 11 avril 2014 [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon (d) et des membres de sa délégation à l'hôtel Matignon à Paris, le 11 avril 2014

Tous les leaders ont répondu présents pour cette réunion, car "débattre avec le président de la République est un acte républicain", selon Thierry Lepaon (CGT), mais le climat risque d'être moins consensuel que lors des deux précédentes conférences sociales.

Pour les syndicats, les motifs de mécontentement s'accumulent. La CGT et FO, opposés depuis le début au pacte de responsabilité rebaptisé par eux "pacte d'austérité", mais aussi la CFDT ont très mal pris les récentes décisions du Premier ministre.

Manuel Valls a annoncé la semaine dernière que l'entrée en vigueur du compte pénibilité, qui doit permettre à certains salariés de partir plus tôt à la retraite, serait partiellement reportée à 2016 au lieu du 1er janvier 2015. Il a aussi invité les partenaires sociaux à discuter d'une simplification du code du Travail, une perspective que les syndicats ont d'ores et déjà repoussée.

Accusant le gouvernement de céder aux "injonctions" du patronat, ils ont aussi reproché à Manuel Valls de ne pas les avoir consultés et dénoncé un"coup porté" au dialogue social.

Résultat: si les organisations patronales, satisfaites, sont revenues sur leur menace de boycotter la conférence sociale, c'est au tour de la CGT et de FO d'envisager de la bouder partiellement.

"On marquera le coup", a prévenu Jean-Claude Mailly (FO). "Pas question de cantonner les syndicats dans un rôle de figuration", a dit Thierry Lepaon.

- "Une mécanique usée" pour Mailly -

 

Ces deux centrales réuniront leurs instances lundi pour voir si elles participeront mardi aux sept tables rondes présidées par neuf ministres et surtout si elles assisteront au discours de clôture de Manuel Valls.

"A quoi ça sert une conférence sociale si tout est annoncé avant", a lancé Jean-Claude Mailly dimanche soir sur BFM-TV en jugeant "la mécanique (de la conférence sociale) usée".

A la CFDT en revanche, la stratégie reste la même, "pousser pour obtenir des contreparties au pacte". "Nous n'allons pas quitter la conférence", a assuré Véronique Descacq, numéro 2 du syndicat.

Le Premier ministre Manuel Valls, le 6 juillet 2014 à Vauvert, dans le sud de la France [Sylvain Thomas / AFP]
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Le Premier ministre Manuel Valls, le 6 juillet 2014 à Vauvert, dans le sud de la France

Pour autant, Manuel Valls est confiant, affirmant qu'il "ne doutait pas" que syndicats et patronat "se retrouveront autour de la table".

"On ne peut pas fustiger le patronat parce qu'il menace de boycotter et ensuite menacer de boycotter soi-même", relevait une source gouvernementale.

Soucieux de donner des gages aux organisations syndicales, le Premier ministre a demandé au patronat de "reconnaître l'effort que la Nation consent pour le soutenir" avec le pacte de responsabilité et de "s'engager pleinement pour la création d'emplois".

Mais il a aussi plaidé pour une "gauche qui marche" quitte à "venir perturber des habitudes, des acquis".

Le Premier ministre tracera mardi la feuille de route pour l'année à venir. Il devrait aussi annoncer des mesures pour relancer l'apprentissage, nouvelle cartouche anti-chômage, les outils mis en place depuis 2012 (emplois d'avenir, contrats de génération) s'étant avérés insuffisants.

 

 

 

 

 

 

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