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Il aurait kidnappé une femme et découpé son complice en morceaux

Le palais de justice de Créteil, dans le Val-de-Marne [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Le palais de justice de Créteil, dans le Val-de-Marne [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Un Chinois soupçonné d'avoir enlevé une jeune femme contre une rançon avant de tuer son complice et de le découper en morceaux sera jugé à partir de lundi devant la cour d'assises du Val-de-Marne.

Si l'homme de 37 ans reconnait avoir pris part à l'enlèvement et la séquestration de la jeune femme, il nie en revanche le meurtre, et crie à un complot, qui aurait été ourdi par de mystérieux espions taïwanais.

Les faits remontent au 9 juin 2011. Ce jour-là, les parents de Jing, une jeune chinoise qui vit à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), reçoivent une demande de rançon: cinq millions de yuans, soit 500.000 euros, en échange de la libération de leur fille.

Cinq jours plus tard, les services de police apprennent que la jeune femme est parvenue à prendre la fuite de l'endroit où elle était séquestrée, un deux-pièces d'un immeuble du Kremlin-Bicêtre. Choquée, elle présente des traces de liens au niveau des poignets et s'en sortira avec dix jours d'ITT (interruption temporaire totale de travail).

Elle raconte aux enquêteurs qu'elle a été kidnappée par deux hommes après avoir répondu à une annonce pour un entretien d'embauche dans le milieu du stylisme. Elle dit avoir finalement été libérée par l'un de ses deux ravisseurs. D'après Jing, l'accusé l'aurait libérée car il avait fini par éprouver des sentiments et de la compassion pour elle.

- Déclaration d'amour -

Mais elle explique également qu'avant de la laisser partir, l'homme a tué son complice. Après lui avoir asséné un coup de couteau pendant son sommeil, il aurait traîné le corps de sa victime jusque dans la salle de bain avant de le découper en morceaux à coups de hachoir et de le jeter aux ordures. Il aurait agi ainsi pour la sauver car ce deuxième ravisseur était en train de préparer son exécution.

Quelques jours plus tard, le suspect envoie à Jing un e-mail enflammé, véritable déclaration d'amour dans laquelle il prétend s'être sacrifié pour elle. "Je ne suis pas si horrible... tu as vu ce que j'ai fait pour toi... je me suis trahi pour toi", lui écrit-il.

Lorsque les policiers l'interpellent quelques jours plus tard à son domicile, il tente de fuir par la fenêtre avant de reconnaître une partie des faits. Il explique avoir enlevé la jeune femme sur instruction de deux agents des services secrets taïwanais qui lui avaient promis un salaire de 1.500 euros en échange, mais il nie formellement tout meurtre.

Il racontera aux enquêteurs se considérer comme victime d'un complot fomenté par les Taïwanais avec le concours de la jeune femme.

Le corps du complice ne sera jamais retrouvé, mais des traces de sang "compatibles avec la thèse du meurtre" seront relevées dans l'appartement du Kremlin-Bicêtre: des traces appartenant à un père de famille, également de nationalité chinoise, qui du jour au lendemain n'avait plus donné signe de vie.

Inconnu des services de police avant ces faits, l'accusé est en détention provisoire depuis son arrestation. Il encourt trente ans de prison. Le verdict est attendu vendredi.

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