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ABCD de l'égalité : des éditorialistes pointent une "reculade"

Opposants au mariage gay de la "Manif pour tous" protestant contre le défilé contre le sexisme "Ce que soulève la jupe", le 15 mai 2014 à Nantes [Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives] Opposants au mariage gay de la "Manif pour tous" protestant contre le défilé contre le sexisme "Ce que soulève la jupe", le 15 mai 2014 à Nantes [Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives]

Les éditorialistes de la presse nationale et régionale n'ont pas de mots assez durs pour condamner lundi le retrait prévu du programme de "l'ABCD de l'égalité", dénonçant une énième "reculade" du gouvernement devant "une poignée d'illuminés réactionnaires".

 

"Après le renoncement à la loi famille, en février", on s'apprête à assister lundi à une "nouvelle reculade du gouvernement devant une poignée d'illuminés réactionnaires", juge Maud Vergnol dans l'Humanité.

"Les fantasmes grotesques de ces groupuscules d'extrême droite sur des cours de"masturbation collective" auront eu raison d'un dispositif efficace, qui questionnait les enfants sur leur imaginaire et leurs projections d'eux-mêmes et des autres", poursuit l'éditorialiste.

 

"Les amis de Mme Boutin"

"On se pince", cingle Alexandra Schwartzbrod dans Libération. "Vu la charge symbolique que porte ce dossier, un recul risque d’affaiblir considérablement le gouvernement. Que quelques esprits étriqués et rétrogrades aient pu le convaincre de rétropédaler est d’assez mauvais augure pour la suite. Pourquoi avoir tenu face aux cheminots et soudain caler devant les amis de Mme Boutin?".

Le programme que le gouvernement semble décidé à jeter aux oubliettes était pourtant "l’expression même de la grandeur de l’école de la République", estime Eric Dussart (La Voix du Nord).

 

Détricotage

"Le risque serait, par l'exaspération des positions, de renoncer à l'objectif premier de cette expérience : aider les enseignants à donner toutes leurs chances aux filles et aux garçons, pour qu'ils puissent épanouir toutes leurs compétences", renchérit Dominique Quinio pour La Croix. "Cette intention-là est juste et les enseignants ne devront pas y renoncer."

Pour Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace), "après le report de la loi sur la famille, l'abandon de l'écotaxe ou le détricotage de la réforme des rythmes scolaires, voici donc venu le temps de sacrifier l'ABCD de l'égalité lors d'une "inhumation de première classe"." Et d'asséner: "c'est dire la force de caractère et l'état de fragilité d'un exécutif incapable d'affirmer ses valeurs et qui n'en finit pas de reculer devant l'obstacle."

 

"Dénoncer sans relâche"

"Mieux eut valu sans doute", martèle Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées), "ne pas craindre de dénoncer sans relâche les tenants des théories obscurantistes et rétrogrades, bien réelles celles-là, pour qui l'horreur n'était pas les lettres ABCD mais le mot égalité."

 

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