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L'expulsion des migrants de Calais autorisée

Le 28 mai 2014, évacuation par la police d'un des camps de migrants à Calais [Denis Charlet / AFP/Archives] Le 28 mai 2014, évacuation par la police d'un des camps de migrants à Calais [Denis Charlet / AFP/Archives]

Le juge des référés du tribunal administratif de Lille a autorisé vendredi, par une ordonnance dont l'AFP a eu copie, l'expulsion des migrants qui campent depuis fin mai dans un centre de distribution des repas à Calais (Pas-de-Calais).

Le juge a motivé sa décision notamment par le caractère prolongé de l'occupation des lieux, l'insuffisance d'infrastructures sanitaires et l'entassement de détritus, conférant un caractère d'urgence à la situation.

"C'est une décision totalement scandaleuse", a observé Me Norbert Clément, qui défend les migrants. "Il n'y a aucun délai accordé", a-t-il souligné.

"La justice a fait un excès de vitesse. Et là, on a 400 problèmes sur les bras qu'on va essayer de gérer", a poursuivi l'avocat, qui se donne deux jours pour trouver le meilleur moyen d'arrêter cette décision.

Lors de l'audience tenue vendredi matin, l'avocate de la municipalité de Calais Me Charlotte Hermary avait dénoncé une "situation sanitaire critique", évoquant notamment des problèmes d'hygiène et de déchets.

La demande était appuyée par des lettres de riverains se plaignant de la situation. "Certains n'osent plus sortir de chez eux", avait rapporté l'avocate.

La défense de son côté avait demandé d'une part le renvoi de l'affaire, quelques jours plus tard, afin de pouvoir assurer un procès équitable. Elle avait d'autre part argumenté contre le caractère d'urgence de la procédure.

"On a des solutions qui sont en train d'être mises en place notamment par le préfet. Une expulsion ferait obstacle à ce plan d'urgence", avait plaidé Me Ludivine Herdewyn.

Le préfet du Pas-de-Calais avait appelé le 18 juin les migrants candidats au départ pour l'Angleterre à accepter un hébergement en France, annonçant notamment que les demandes d'asile seraient "traitées en urgence" par l'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides).

Selon les avocats de la défense vendredi, "50 à 60 personnes" qui vivent dans le campement sont "potentiellement intéressées" par ces propositions.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, suite à ces annonces, 115 migrants ont été reçus au total par l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration).

 

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