24.800 demandeurs d'emploi supplémentaires ont été enregistrés le mois dernier. Le gouvernement pointe du doigt une croissance insuffisante.
Il n’y a pas eu de bonne surprise. Comme attendu par le gouvernement, qui en a publié les chiffres ce jeudi soir, le taux de chômage a connu une nouvelle hausse en mai.
Le nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité a bondi de 0,7 %, soit 24.800 personnes supplémentaires en un mois, pour s’établir à 3,888 millions. "Ces chiffres ne sont pas bons, a admis l’exécutif. Ils sont le reflet d’une croissance plus faible que prévue."
Dès jeudi matin, le ministre du Travail, François Rebsamen, a déminé le terrain, confiant que les résultats seraient "vraisemblablement" mauvais, tout en se refusant à les commenter.
Alors que la promesse ratée d’inverser la courbe est devenue un symbole de l’échec de la politique de l’emploi du début du quinquennat, le ministre a préféré en effet faire preuve de prudence. Il s’est fixé pour objectif de "rester sous les 10 %" cette année. Objectif "limité", a-t-il reconnu, mais qui a le mérite d’être "compréhensible".
Pas d’embellie à prévoir
Pour stabiliser le taux de chômage, François Rebsamen compte sur la mise en oeuvre du Pacte de responsabilité, qui doit alléger les charges des entreprises pour leur permettre d’embaucher.
Le ministre a également lancé, au début de la semaine, un plan pour l’emploi des seniors, sur-représentés parmi les demandeurs d’emploi. Il est notamment prévu de doubler la prime accordée aux entreprises qui optent pour un contrat de génération et d’adapter le contrat de professionnalisation aux plus de 50 ans.
Reste que les derniers chiffres de la croissance, revue à la baisse (0,7 % en 2014) par l’Insee, ne laissent pas présager d’embellie.
Embellie à laquelle, par ailleurs, les Français ne croient pas : selon un sondage publié jeudi, 74 % d’entre eux estiment que le chômage ne baissera pas d’ici à la fin du quinquennat.