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Les pompiers de Paris veulent mieux filtrer les appels d'urgence

Depuis février, la BSPP a réorganisé son centre de traitement des appels, dans le 17e arrondissement. Depuis février, la BSPP a réorganisé son centre de traitement des appels, dans le 17e arrondissement.[Mickael Sizine / Direct Matin]

Les trois-quarts des appels reçus chaque année les pompiers de Paris sont abusifs, malveillants ou involontaires. Face à ce constat, ils ont présenté mercredi un dispositif pour mieux filtrer les appels.

 
Sur les 2,1 millions d’appels au 18 et au 112 effectués en 2013 à Paris et en petite couronne, environ 500 000 ont nécessité une intervention. La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a donc présenté mercredi des mesures pour «optimiser l’emploi des effectifs et du matériel», selon le lieutenant-colonel Samuel Bernès.
 
Depuis février, la BSPP a réorganisé son centre de traitement des appels, dans le 17e arrondissement. La plateforme est désormais divisée en deux : une partie traite les appels au 18 et l’autre se charge de trier les appels au 112 (numéro d’urgence européen composé depuis un téléphone portable). Ce dernier représente 60 % des appels reçus.
 
Mais neuf sur dix sont des «appels de poche», c’est-à-dire que le numéro d’urgence est composé involontairement par frottement sur le clavier du téléphone, rangé dans la poche ou le sac à main. Il n’y a personne au bout du fil. Dans ces cas-là, les opérateurs raccrochent donc au bout de quelques secondes.
 
Se concentrer sur les cas graves
 
Les vrais appels de détresse sont en revanche transférés vers les opérateurs du 18, chargés d’envoyer les secours. En moins de six mois, 20 000 faux appels ont ainsi été rapidement traités. «C’est surtout du temps de gagner, car on peut se concentrer sur des cas graves», précise le lieutenant-colonel Bernès.
 
L’autre mesure consistera, dès novembre prochain, à établir un protocole d’aide à la décision pour les opérateurs du 18. Ces derniers poseront alors une série de questions à leurs interlocuteurs au bout du fil afin de déterminer précisément la situation et de choisir le type d’intervention le plus approprié.
 
«Nous ne nous déplaçons plus pour des fuites d’eau, des portes bloquées ou des pannes d’ascenseurs. Et dans le cas d’une véritable urgence, on choisit le type de véhicule et le nombre de pompiers à envoyer, qui sont différents pour un incendie ou un malaise», explique le général Domanski, médecin-chef des services à la BSPP. Dans les cas les plus graves, les appels sont transférés aux médecins du SAMU.
 
Le nombre d'appels a explosé en trente ans
 
Ces deux mesures ont débord été prises en raison de l’explosion du nombre appels (+194 % depuis 1985), mais aussi pour faire écho à la réorganisation des urgences de l’AP-HP, qui souhaite éviter l’accueil de patients quand cela n’est pas nécessaire et diversifier le transport des victimes. A cela s’ajoute le gel du budget 2014 de la BSPP, qui la pousse à se réorganiser elle aussi.
 
Les pompiers parisiens réfléchissent également à se faire aider par de "bons samaritains", des voisins capables d'effectuer les premiers soins avant l'arrivée des secours, et pourquoi pas à faire facturer les intervention inutiles.
 
La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris est forte de 300 pompiers, médecins et infirmiers et près de 150 engins.
 

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