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Des "faucheurs volontaires" occupent des locaux de l'Inra à Lyon

Vue de l'Ecole normale supérieure (ENS), le 4 décembre 2000 à Lyon [Philippe Merle / AFP/Archives] Vue de l'Ecole normale supérieure (ENS), le 4 décembre 2000 à Lyon [Philippe Merle / AFP/Archives]

Plusieurs dizaines de "faucheurs volontaires" ont occupé mercredi durant plusieurs heures des locaux de l'ENS Lyon, où sont situés des laboratoires de l'Institut de la recherche agronomique (Inra), pour s'opposer à des travaux de recherche en cours sur le maïs transgénique, a-t-on appris de sources concordantes.

"Nous venons d'obtenir un rendez-vous le 9 juillet à Paris avec des membres du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de l'INRA. Nous quittons les lieux", a indiqué à 16H20 l'un des faucheurs, Alban Clerjon.

Selon la directrice de la communication de l'ENS, Aude Riom, une trentaine environ de personnes occupaient un hall du bâtiment depuis 08H45. La responsable avait qualifié la situation de "tout à fait calme".

Selon un des occupants, Christian Foilleret, cette action est destinée à "dénoncer les recherches actuellement menées dans les laboratoires Inra Reproduction et Développement des Plantes (Inra-RDP), dans le cadre du projet Genius".

Ce projet, qui a débuté en septembre 2012, regroupe des recherches sur la transgénèse, pour neuf espèces cultivées, dont sept utilisées pour l'alimentation humaine: blé, maïs, riz, colza, tomate, pomme de terre, peuplier, pommier, rosier.

Dans un communiqué, les "Faucheurs et Faucheuses Volontaires" indiquent que Genius n'est pas un projet de recherche fondamentale, mais qu'il est "destiné à produire de nouvelles variétés brevetées de plantes cultivables transgéniques".

Affirmant que l'Inra est associé dans ses recherches à cinq entreprises privées, dans un projet financé par des fonds publics, l’association affirme "refuser que l'argent public serve à la recherche sur les OGM transgéniques".

Face à cette nouvelle action, l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV), qui réunit des chercheurs de la recherche publique et privée, dénonce dans un communiqué,"une nouvelle atteinte à la liberté de recherche dans notre pays" et "un nouveau coup bas porté à notre agriculture qui a besoin d’innover pour relever les défis alimentaires et environnementaux".

De son côté, Initiatives Biotechnologies végétales (IBV), qui réunit semenciers et fabricants de produits phytosanitaires, demande dans un communiqué au "gouvernement une attitude ferme" contre les militants anti-OGM "pour garantir la liberté de la recherche".

Et l'association professionnelle en profite pour critiquer la republication de l'étude du Professeur Séralini, "une récidive inutile qui ne sert qu’à alimenter les peurs" selon elle.

Mardi, le Pr Gilles-Eric Séralini a annoncé la republication dans la revue Environmental Sciences Europe (groupe Springer) de son étude controversée sur la toxicité de l'herbicide Roundup et du maïs OGM NK603.

Mi-mai, les principaux organismes de recherche publics de France (CNRS, ANR, INSERM, CEA, Ifremer, etc.) avaient eux aussi exprimé leur vive inquiétude pour la recherche publique sur les OGM après la relaxe par la Cour d'appel de Colmar de 54 "faucheurs volontaires" qui avaient détruit en 2010 une parcelle de vigne OGM expérimentale de l'Inra.

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