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Chine: de l'argent public utilisé pour acheter des vignobles français

Le domaine de la Rivière dans le Bordelais, appartenant au magnat chinois Lam Kok, 46 ans, décédé le 20 décembre 2013 dans un accident d'hélicoptère [Mehdi Fedouach / AFP/Archives] Le domaine de la Rivière dans le Bordelais, appartenant au magnat chinois Lam Kok, 46 ans, décédé le 20 décembre 2013 dans un accident d'hélicoptère [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]

Des fonds publics chinois ont servi à l'acquisition de vignobles en France ou de fastueux voyages d'agrément à Las Vegas ou en Europe, entre autres dérives des gouvernements locaux et groupes d'Etat, a dénoncé mercredi la Cour des comptes chinoise.

Le rapport de l'institution pour l'année 2013 détaille par le menu les multiples abus qu'elle a repérés au sein des administrations, alors que se poursuit la campagne anticorruption très médiatisée lancée par Pékin.

La Cour des comptes fait ainsi état de 314 cas suspectés de "violations majeures de la loi et de la discipline" impliquant plus de 1.100 personnes et faisant désormais l'objet d'enquêtes approfondies.

L'un des cas rendus publics mercredi concerne deux entreprises de la métropole portuaire de Dalian (nord-est), auxquelles les autorités locales avaient confié 268 millions de yuans (32 millions d'euros) de fonds publics pour acquérir des technologies étrangères... Elles ont en fait profité de cette aubaine pour acheter 14 vignobles en France.

L'un de ces groupes identifié par le rapport, Haichang, un conglomérat privé dont les activités vont du transport maritime à l'immobilier en passant par les hydrocarbures, est l'un des plus gros propriétaires chinois de vignobles dans le Bordelais, où il avait acheté le domaine Chenu-Lafitte.

Dans un rapport publié l'an dernier, Tracfin, l'unité française de lutte contre le blanchiment d'argent, avait mis en garde contre les risques associés aux rachats de vignobles par des investisseurs russes ou chinois, avec des fonds d'origine incertaine et des montages juridiques complexes.

De leur côté, des cadres des services géologiques nationaux chinois ont passé trois jours en janvier 2013 dans la ville américaine de Las Vegas, connue pour ses casinos, au cours d'un voyage payé par leur administration, a également rapporté la Cour des comptes. Ils avaient prétendu par la suite avoir mené des études sur le gaz de schiste au Canada.

De même, un voyage de "cadres de haut rang" organisé en 2012 par l'Agence océanique d'Etat était supposé les conduire dans une station chinoise de l'Antarctique: en fait, les heureux bénéficiaires se sont envolés pour la France et le Chili, aux frais de l'Etat.

Dans d'autres cas, des sommes considérables d'argent public ont été perdues ou gaspillées en raison d'une gestion défaillante, mais aussi de faits patents de corruption, a ajouté le rapport.

Des responsables du géant pétrolier public CNPC sont accusés par la Cour des comptes de "collusion avec des firmes privées ou des individus, en vue de s'assurer des gains personnels", à travers des accords financiers réalisés au détriment "des intérêts de l'Etat".

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