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L'Insee saborde la prévision de croissance du gouvernement

Le logo de l'Insee à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives] Le logo de l'Insee à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

L'Insee a annoncé mardi attendre pour 2014 une croissance de 0,7% en France, bien inférieure au chiffre de 1% prévu par le gouvernement, et n'espère aucune accélération notable en cours d'année.

Le ministère des Finances a toutefois maintenu mardi sa prévision, tablant sur une "accélération" au deuxième semestre grâce aux effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), et aux annonces du pacte de responsabilité, qui devraient selon lui redonner confiance aux entreprises.

L'an dernier, le pays avait connu une croissance de 0,4%, selon la dernière révision statistique.

La petite accélération cette année sera portée notamment par l'industrie manufacturière, qui devrait progresser de 1,2% après -0,6% en 2013, et compenser un troisième recul consécutif de la construction (-2,6% en 2014).

Après un premier trimestre 2014 de stagnation, l'Institut national de la statistique et des études économiques prévoit que le produit intérieur brut (PIB) progresse de 0,3% au deuxième trimestre, comme aux troisième et quatrième trimestres.

"La croissance revient, mais ne décolle pas", c'est ainsi que l'Insee résume la situation dans sa dernière note de conjoncture, qui dresse un tableau peu engageant de l'économie française.

Certains signaux reviennent toutefois au vert, notamment l'investissement des entreprises et le pouvoir d'achat des ménages.

L'Insee table en 2014 sur un léger rebond de 0,7% de l'investissement cette année, après une baisse en 2013, grâce notamment à la politique gouvernementale de soutien aux marges des entreprises.

Mais il ne s'agit pas d'une "franche accélération", a souligné Vladimir Passeron, chef du département conjoncture de l'Insee, lors d'une conférence de presse.

Grâce à la montée en puissance du CICE, qui a permis notamment aux sociétés d'amortir les dernières hausses de TVA, le taux de marge des entreprises françaises devrait atteindre 30,5% cette année, contre 29,8% l'an dernier, un niveau toutefois très bas au regard des autres pays européens.

Du côté des ménages, l'Insee s'attend à ce que le pouvoir d'achat par unité de consommation, mesure fine du niveau de vie, qui avait baissé l'an dernier, gagne 0,1% cette année. Il est soutenu à la fois par la progression continue des salaires réels, la faible inflation et par un "moindre dynamisme" de la fiscalité.

Le pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages, chiffre plus souvent utilisé dans le débat public, devrait augmenter de 0,7%, après avoir stagné en 2013.

La consommation est, elle, attendue en hausse de 0,3% cette année, soit le même rythme qu'en 2013.

Le commerce extérieur, talon d'Achille de l'économie française, n'apportera rien à la croissance cette année, prévient l'Insee, après y avoir contribué à hauteur de 0,1 point l'an dernier. L'institut prévient que la part de marché de la France devrait reculer d'ici à la fin de l'année, en raison notamment de la poussée de l'euro l'an dernier.

Les entreprises "ne profiteront pas à plein du redémarrage des échanges mondiaux", a prévenu M. Passeron.

L'Insee a par ailleurs estimé que plusieurs risques pesaient sur cette prévision de croissance déjà modeste, liés en particulier à la très faible dynamique des prix. L'inflation en France cette année devrait s'établir à 0,7%, comme l'an dernier. Désormais, le risque d'une franche déflation, une baisse généralisée des prix paralysant l'économie, semble "de plus en plus proche", selon M. Passeron.

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