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Quatre jihadistes présumés et leur groupe de soutien devant un tribunal parisien

Quatre jihadistes présumés et leur groupe de soutien, soupçonnés d'avoir voulu passer à l'action violente en Europe, vont être jugés devant le tribunal correctionnel de Paris [Damien Meyer / AFP/Archives] Quatre jihadistes présumés et leur groupe de soutien, soupçonnés d'avoir voulu passer à l'action violente en Europe, vont être jugés devant le tribunal correctionnel de Paris [Damien Meyer / AFP/Archives]

Quatre jihadistes présumés et cinq membres de leur groupe de soutien, soupçonnés d'avoir voulu passer à l'action violente en Europe à leur retour des zones de combat pakistano-afghanes en 2010 et 2011, sont jugés à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les prévenus, âgés de 24 à 41 ans, soupçonnés d'appartenir à la mouvance de l'islamisme radical, sont français, tunisiens ou franco-tunisiens et gravitaient autour de la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris (XIe) ou de plusieurs commerces voisins, qui leur servaient de base ou de couverture pour leurs activités.

L'enquête, ouverte en mars 2009 et menée par des juges du pôle antiterroriste, a mis au jour une filière qui, en passant par la Turquie puis l'Iran ou le Pakistan, a permis l'acheminement vers la zone pakistano-afghane de plusieurs jihadistes, dont au moins trois ont trouvé la mort sur place.

Sur le banc, l'un des principaux prévenus sera Riadh Hennouni, 27 ans, dont les juges ont relevé les liens qu'il aurait entretenus à son retour en Italie, en 2010, avec Moez Garsallaoui, via une messagerie électronique commune. Moez Garsallaoui est connu pour avoir été un important recruteur d'Al Qaïda pour l'Europe, jusqu'à sa mort en 2012 dans le raid d'un drone américain dans le nord du Pakistan.

Afin d'éviter d'être repérés les deux hommes, mais aussi d'autres membres du groupe, utilisaient la même adresse de messagerie et le même mot de passe: ils rédigeaient leurs messages dans la partie "brouillon", accessible à tous, et du fait n'avaient pas besoin d'envoyer les courriels, rendant leur surveillance beaucoup plus difficile.

- Nombreux fichiers -

Arrêté à Naples en septembre 2010 puis extradé vers la France, où il est toujours détenu avant son procès, Riadh Hennouni conteste s'être rendu dans des zones de jihad, malgré les témoignages d'autres mis en examen. Il nie avoir eu pour projet de mener des actions violentes à son retour, en assurant qu'il s'était rendu en Iran pour étudier la langue arabe et la religion.

Autre personnage central du dossier, Monahem Goujih, 34 ans, arrêté dans un train en Bulgarie en novembre 2011, avant son extradition. Les policiers bulgares ont trouvé, cachée dans le boîtier de sa montre, une micro-carte informatique contenant de nombreux fichiers permettant de préparer des actes de terrorisme, selon les sources proches du dossier.

Monahem Goujih en conteste la possession, tout comme un périple qui l'aurait mené sur des zones de combat.

"A supposer établie cette possession, elle ne traduit pas une volonté claire, ferme et définitive de passer à l'acte", a assuré son avocat, Me Victor Zagury, contacté par l'AFP. Il a également déploré la durée "extrêmement longue" de détention provisoire de son client, incarcéré depuis novembre 2011.

Les enquêteurs et les juges antiterroristes soupçonnent au moins deux des quatre jihadistes de retour de la zone pakistano-afghane d'avoir préparé une campagne d'attentats en Europe à leur retour. Ils se basent pour cela sur la documentation trouvée sur eux, sur leur emploi de méthodes cryptées de communications et sur les sommes d'argent trouvées sur eux lors de leur arrestation qui aurait pu permettre, selon une source proche du dossier, de "financer une action terroriste".

Sur les neuf prévenus, les quatre soupçonnés de s'être rendus en zones de combat sont toujours en détention provisoire. Ils sont tous renvoyés pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ou complicité", et "financement du terrorisme" pour l'un d'eux. Les débats vont durer du 23 juin au 4 juillet.

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