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SNCF: 2e journée de grève, les cheminots reçus par le gouvernement

Le ministre des Transports, Frederic Cuvillier, à l'issue de la rencontre avec les syndicats le 11 juin 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP] Le ministre des Transports, Frederic Cuvillier, à l'issue de la rencontre avec les syndicats le 11 juin 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP]

Les cheminots de la SNCF, qui ont reconduit leur grève pour jeudi, après une journée d'importantes perturbations, sont engagés dans des négociations avec le gouvernement dans l'espoir de modifier le projet de loi sur la réforme ferroviaire contre lequel ils protestent.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a reçu dès mercredi soir les syndicats de cheminots qu'il devait initialement rencontrer dans l'après-midi de jeudi. Il les voit à nouveau jeudi matin "avec un document d'orientation".

Les syndicats "souhaitent obtenir un certain nombre de garanties de la part du gouvernement quant à l'orientation et la position qui sera la sienne" dans le cadre du débat parlementaire sur la réforme ferroviaire. "Ces précisions seront apportées" jeudi, a déclaré le ministre à l'issue des premières rencontres.

La CGT-Cheminots et Sud-Rail, qui ont appelé à la grève, avant d'être rejoints par FO et First, ont été reçus en même temps que l'Unsa qui ne s'est pas associé au mouvement afin de privilégier le dialogue.

Didier Garrel, secrétaire général de la CGT à l'issue de la rencontre avec le ministre des Transports Frédéric Cuvillier le 11 juin 2014 à Paris [Thomas Samason / AFP]
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Didier Garrel, secrétaire général de la CGT à l'issue de la rencontre avec le ministre des Transports Frédéric Cuvillier le 11 juin 2014 à Paris

A l'issue de la rencontre avec M. Cuvillier, Didier Garrel, secrétaire général de la CGT, a jugé l'"échange constructif". Il a toutefois estimé que le ministre donnait le sentiment d'être "coincé entre les revendications des cheminots et les exigences de Bercy". "Aucune proposition concrète" n'a été faite, a indiqué Marc Baucher, au nom de l'Unsa. Il a souhaité "des engagements écrits à l'issue de la réunion" de jeudi.

L'Unsa a déposé un préavis de grève pour le 17 juin, dans le cas où les négociations n'aboutiraient pas.

La CFDT, hostile à la grève, a été reçue séparément. Il faut que le ministre "tienne bon vis-à-vis des organisations syndicales qui ne disent pas la vérité, qu'il dise aux cheminots, votre statut je n'y touche pas", a déclaré Didier Aubert, délégué CFDT, avant la rencontre de mercredi soir. Pour le syndicat, ne pas réformer "serait pire que tout".

"Les marges de manœuvre, elles existent parce que le texte lui-même en appelle, c'est tout l'enjeu du débat parlementaire qui va commencer dans les prochains jours", avait affirmé M. Cuvillier avant la rencontre avec les syndicats.

Destinée à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, la réforme contestée par les syndicats prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.

Pour les syndicats, ce projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997. La CGT-Cheminots s'oppose aussi à la "libéralisation du rail" qui, "dans tous les pays d'Europe où elle a été mise en place, a généré une baisse de qualité, de sécurité et une explosion des tarifs".

- "Amélioration significative" de la circulation -

Les usagers s'attellent, de leur côté, à une deuxième journée noire malgré une "amélioration significative" de la circulation annoncée par la direction.

Les voyageurs le 11 juin 2014 à la gare de la Part-Dieu à Lyon [Jeff Pachoud / AFP]
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Les voyageurs le 11 juin 2014 à la gare de la Part-Dieu à Lyon

Ainsi, le trafic sera "supérieur à 1 train sur 2 en moyenne" sur les grandes lignes avec 1 TGV sur 2 sur les axes Nord et Atlantique, 6 sur 10 sur l’axe Est et 1 sur 3 dans le Sud-Est et les liaisons province-province. Sur les lignes Intercités, 3 trains sur 10 sont annoncés.

L'Ile-de-France, où transitent 3 millions d'usagers chaque jour, va rester "le point le plus difficile", avec 1 train sur 3 en moyenne. Seul le RER A connaîtra un service normal.

La circulation des Eurostar et des trains vers l'Allemagne restera normale. Comme mercredi, trois Thalys sur quatre rouleront. Vers l'Espagne, seul 1 train sur 3 circulera.

La SNCF maintient son dispositif d'information aux voyageurs: SMS, volontaires dans les gares pour aider, numéros verts. Elle a cependant recommandé "à toutes les personnes qui en ont la possibilité de reporter leur déplacements".

Comme mercredi, les grévistes se réuniront en assemblées générales pour décider de la poursuite ou non du mouvement. Ils ont voté "à une très large majorité" mercredi pour la poursuite du mouvement entamé mardi soir.

Selon le syndicat, "plus d'un cheminot sur deux" a fait grève mercredi, quand la direction en recensait 27,84% en début de matinée, un chiffre "volontairement erroné" selon la CGT-Cheminots.

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