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Elle a mortellement secoué le bébé de ses voisins

La balance symbole de la justice [Philippe Huguen / AFP/Archives] La balance symbole de la justice [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Accusée d'avoir involontairement tué le bébé de ses voisins en le secouant pour qu'il arrête de pleurer, une femme de 46 ans a assuré devant la cour d'assises de l'Essonne avoir tenté de "le calmer" et pas de lui faire du mal.

 

Poursuivie pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", elle encourt 30 ans de réclusion. Son ex-conjoint, âgé de 38 ans, est jugé à ses côtés pour "non-assistance à personne en danger".

"J'ai pas fait exprès, c'était juste pour le calmer, parce que je l'aimais bien cet enfant et sa maman aussi. Je ne voulais pas lui faire de mal", a déclaré cette femme, l'air abattue, depuis le box des accusés.

Les faits remontent au 17 novembre 2011, à Athis-Mons (Essonne). Ce jour-là, les parents du bébé, âgé d'à peine 6 mois, doivent s'absenter pour diverses tâches administratives et professionnelles. Ils confient donc leur bébé à leur voisine, dont ils sont très proches, pour quelques heures.

L'accusée, placée en détention provisoire depuis deux ans et demi, a avoué aux enquêteurs avoir secoué le bébé une première fois dans la matinée pour le faire taire, faisant basculer sa tête d'avant en arrière.

Elle l'avait secoué une seconde fois dans l'après-midi, ce qui avait provoqué chez lui un saignement de nez et son évanouissement.

Elle avait ensuite dissuadé son mari, rentré entre-temps du travail et qui avait constaté que le bébé était amorphe et respirait faiblement, d'appeler un médecin. Il s'était alors contenté d'appeler les parents.

"J'ai vu que le petit n'était pas bien, mais je n'ai pas vu qu'il était en danger", a-t-il dit à la barre.

C'est lors de l'autopsie que les médecins constateront des lésions compatibles avec le syndrome du bébé secoué.

"On verra ce que disent les experts, mais pour moi, c'est un accident. Elle le ferait même si c'était son propre fils", a déclaré en marge de l'audience l'avocat de l'accusée, Me Fabrice Orlandi.

Très émus, les parents du bébé ont indiqué attendre des réponses de la part de leur ancienne voisine. "Ils ne sont pas du tout dans un état de vengeance. Ils veulent savoir pourquoi elle a eu cette réaction", a expliqué leur avocate Marie Moncef.

"J'avais confiance que mon bébé était en de bonnes mains, mais on ne peut pas savoir ce qui se cache dans le coeur des gens", a dit le père. "Ca peut arriver à tout le monde."

Selon l'assurance maladie, chaque année, 180 à 200 enfants seraient victimes, en France, du syndrome du bébé secoué, mais ce chiffre est certainement sous-évalué.

Ce syndrome désigne un traumatisme crânien non accidentel, qui entraîne des lésions du cerveau. Il survient lorsque l'on secoue violemment un bébé ou un jeune enfant. Le plus souvent, ce drame arrive lorsque la personne qui s'occupe de l'enfant, est exaspérée par ses pleurs. Les enfants de moins d’un an sont les plus touchés.

Le verdict est attendu vendredi.

 

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