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Calais: une trentaine de migrants entament une grève de la faim

Un camp de migrants à Calais, le 18 mai 2014 [Philippe Huguen / AFP/Archives] Un camp de migrants à Calais, le 18 mai 2014 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Quelque 35 migrants souhaitant passer en Angleterre ont entamé mercredi à Calais une grève de la faim, pour demander de meilleures conditions d'accueil et un dialogue avec les autorités françaises et britanniques, a-t-on appris de sources concordantes.

Ces migrants, en majorité des Afghans et des Egyptiens, se sont mis en grève mercredi matin pour dix jours, a indiqué à l'AFP Philippe Wannesson, militant associatif.

"Les choses se sont discutées en commun" parmi les quelque 300 migrants qui occupent désormais le lieu de distribution des repas à Calais, depuis l'évacuation de campements par la police fin mai, a ajouté M. Wannesson. Tous soutiennent les grévistes mais la majorité n'a pas souhaité faire la grève, qui les affaiblirait trop pour leur permettre de tenter, comme chaque nuit, le passage vers l'Angleterre.

"C'est la première fois qu'il y a une grève de la faim" de cette ampleur parmi les migrants de Calais, a assuré à l'AFP une militante associative, qui préfère rester anonyme. "Ils sont épuisés. Certains ont menacé ce matin de se coudre les lèvres, on leur a dit de ne pas le faire, de manger", a-t-elle ajouté.

Dans un texte publié par le blog Passeurs d'Hospitalités, les migrants demandent "aux autorités françaises et britanniques de reprendre le dialogue interrompu et de venir (les) rencontrer sans délai" et "que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni pour que les personnes aient accès au territoire britannique".

Ils demandent aussi trois repas par jour et des maisons salubres à Calais, à l'abri des contrôles policiers et des expulsions, pour les migrants souhaitant passer en Angleterre et les demandeurs d'asile sans abri.

Les non-grévistes étudient actuellement les autres actions qu'ils pourraient mettre en oeuvre, comme de nouvelles manifestations ou des banderoles en centre-ville, selon M. Wannesson.

"On fera des orientations vers l'hôpital, que ce soit pour ce problème de santé ou d'autres, comme d'habitude, mais on ne mène pas une action spécifique à cause de la grève de la faim", a indiqué Isabelle Bruand, coordinatrice régionale de Médecins du Monde.

Environ 300 migrants, sur les quelque 550 que comptaient les campements avant leur évacuation par la police le 28 mai, dorment depuis cette date dans le lieu de distribution des repas à Calais.

Ils étaient à l'origine environ 200 mais de nombreux migrants dispersés après l'évacuation des camps les ont rejoints, et certains des nouveaux arrivants à Calais s'y rendent également pour dormir, selon les associations.

Le préfet avait initialement accordé un délai de 48 heures aux migrants pour rester sur ce lieu.

Les associations n'ont "aucune information supplémentaire, visiblement la préfecture reste sur cette position de stand-by, pas de proposition, pas de volonté de discuter, mais, semble-t-il, un accord tacite comme quoi il n'y aurait pas d'expulsions pour l'instant. On est dans cette espèce de situation d'entre-deux, où il n'y a pas de solution, à court terme en tout cas", a constaté Mme Bruand.

La préfecture du Pas-de-Calais ne souhaitait pas s'exprimer dans l'immédiat.

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