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Nantes : Face-à-face tendu entre lycéens et militants de la "Manif pour tous"

Un étudiant face à des personnes de la "Manif pour tous" à Nantes, le 15 mai 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]

Quelque 150 "Manif pour tous" et près d'une centaine de lycéens se sont fait face dans une ambiance tendue jeudi à Nantes, après la polémique sur une journée de lutte contre le sexisme prévue vendredi dans des lycées de l'académie de Nantes où les garçons sont invités à venir en jupe.

 

A partir de 13H00, les manifestants de la "Manif pour tous" se sont positionnés en face de la sortie du lycée Clémenceau avec des banderoles "Le gender c'est pas mon genre" et "Non au gender".

En face, près d'une centaine de lycéens et une dizaine de jeunes socialistes ont scandé, dans une ambiance ponctuée de quelques bousculades, "Pas de fachos dans les lycées", "Fachos dehors" ou encore "Égalité". Quelques œufs ont été lancés en direction des personnes se revendiquant de la "Manif pour tous" et des altercations parfois musclées ont eu lieu entre les deux camps.

La circulation devant le lycée a été interrompue.

Le coordinateur général de la "Manif pour tous", Albéric Dumont, a réitéré sa demande d'annulation de l'opération "Ce que soulève la jupe", prévue vendredi, tandis que ses organisateurs indiquaient leur intention de la maintenir.

 
"On se détache du sujet d'origine"

L'opération de vendredi prévoit de proposer aux lycéens, filles et garçons, qui le souhaitent, dans 27 lycées sur 220 dans l'académie de Nantes, de venir en jupe ou de porter un badge "Non au sexisme" et de faire des débats sur les discriminations sexuelles dans la vie quotidienne.

"On en arrive à des propositions déplacées, de mauvais goût, c'est pas le rôle de l'école d'aller sur des questions aussi personnelles", a indiqué dans un entretien téléphonique à l'AFP la présidente de la "Manif pour tous" Ludovine de la Rochère. "Que les lycéens le fassent, le portent et s'en amusent c'est une chose, que l’Éducation nationale le relaie, je trouve que c'est totalement déplacé".

"On peut manifester contre le sexisme sans avoir d'arrière pensée de théorie du genre", s'est insurgé un lycéen devant l'établissement nantais. "On se détache complètement du sujet d'origine et du but de cette manifestation."

"On part du principe qu'il y a un sexisme très important dans nos lycées. Notre action c'est pas de dire il faut porter la jupe, c'est des conférences, des débats avec les profs, le port d'un autocollant contre le sexisme", a expliqué Arthur Moiné, un des initiateurs lycéens de l'opération.

"Le port de la jupe est proposé aux garçons mais ça peut être un kilt écossais, un pantalon par dessous, le but n'est pas de nier son identité sexuelle", a-t-il ajouté.

La manifestation s'est dispersée vers 14H30, après que les lycéens aient scandé, en chœur, pour le lendemain, "Tous en jupe".

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