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Alstom : GE est "le meilleur projet industriel", estime Ségolène Royal

Le site d'Alstom à Belfort, avec au second plan l'usine de General Electric, en avril 2014 [Sébastien Bozon / AFP/Archives] Le site d'Alstom à Belfort, avec au second plan l'usine de General Electric, en avril 2014 [Sébastien Bozon / AFP/Archives]

L'offre déposée par le géant américain General Electric pour racheter le pôle énergie d'Alstom constitue "le meilleur projet industriel" pour le groupe français, sur lequel lorgne également l'allemand Siemens dont le projet "progresse bien", a estimé la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal.

 

"General Electric est une très bonne opportunité pour Alstom. C'est le meilleur projet industriel", a-t-elle dit dans une interview au magazine Paris Match à paraître jeudi.

"Pourquoi ne pas le dire? Et pourquoi vouloir systématiquement faire fuir les investissements étrangers? Nous en avons bien besoin, pourtant", ajoute-t-elle, prenant le contre-pied de son collègue de l'Economie Arnaud Montebourg, promoteur d'un rapprochement d'Alstom avec Siemens.

Le conseil d'administration d'Alstom s'est donné jusqu'à la fin mai pour étudier des offres de rachat de son pôle énergie, même s'il a déjà marqué sa préférence pour celle à 12,35 milliards d'euros de GE, la seule formellement sur la table pour l'instant.

Dans une proposition préliminaire, Siemens évalue à un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d'euros le portefeuille énergie d'Alstom et propose de lui céder en plus la plupart de ses activités de transport.

Dans un tweet mercredi, Mme Royal a toutefois estimé que le "projet franco-allemand progresse bien", à l'issue d'une rencontre avec le patron de Siemens Joe Kaeser et M. Montebourg.

Il s'agit de la troisième rencontre en environ 15 jours entre le dirigeant allemand et des membres du gouvernement français.

"L'examen approfondi du dossier se poursuit activement", a-t-on indiqué de source proche de Siemens.

Selon le journal Les Echos, Siemens serait même prêt à de nouvelles concessions pour emporter la mise s'il venait à déposer une offre formelle, en apportant aussi au groupe français son activité de signalisation.

Le conglomérat allemand, qui emploie 7.000 personnes en France, n'a pas souhaité commenter cette information.

Début mai, l'Etat avait fait monter les enchères pour Alstom, en mettant la pression pour que GE améliore son offre de rachat en renforçant davantage le pôle transports du groupe, sur lequel ce dernier entend se concentrer en cas de cession de sa branche énergie.

GE, qui compte 10.000 salariés dans l'Hexagone, contre 18.000 pour le groupe français, s'était engagé fin avril à "étudier avec Alstom la possibilité de créer une joint-venture avec l'activité mondiale de signalisation de GE", ce qui était insuffisant pour le gouvernement.

Le groupe américain s'est aussi dit disposé à accueillir des investisseurs français au capital des activités éoliennes et hydroélectriques d'Alstom en leur cédant une participation minoritaire en cas de succès de son offre de rachat du pôle énergie de l'industriel français.

"GE est prêt à accueillir des investisseurs minoritaires français dans l'hydro et l'éolien", a indiqué mercredi à l'AFP un proche du groupe américain. Des discussions sont "en cours" dans ce sens, selon une autre source proche du dossier.

Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel avaient déclaré lors d'une rencontre samedi que l'avenir d'Alstom relevait d'une décision appartenant aux dirigeants de l'entreprise, mais le président français avait dit rester "particulièrement attentif" à la préservation de l'emploi, aux localisations des activités et à l'indépendance énergétique de l'Hexagone.

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