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A six semaines du Congrès de la CFDT, Laurent Berger défend le dialogue social

Le ministre du travail François Rebsamen (droite) rencontre le numéro un de la CFDT Laurent Berger à Paris en avril 2014 [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Le ministre du travail François Rebsamen (droite) rencontre le numéro un de la CFDT Laurent Berger à Paris en avril 2014 [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

A six semaines d'un congrès important à Marseille, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a défendu le choix de sa centrale en faveur du dialogue social dans un contexte qui "n'est pas rose" et appelé les militants à aborder tous les sujets sans tabou.

"La situation économique et sociale s'est dégradée" et "le contexte n'est pas rose" mais "un progrès est possible" et la CFDT veut "faire de la démocratie sociale les conditions de la réussite", a affirmé M. Berger en présentant vendredi les enjeux de ce Congrès, qui se tient tous les quatre ans.

Entre 2.200 et 2.500 délégués se réuniront du 2 au 6 juin à Marseille pour ce 48e Congrès, "celui de nos 50 ans" (depuis l'évolution en 1964 de la CFTC vers la CFDT déconfessionnalisée) "mais aussi de nos 95 ans" depuis la naissance de la CFTC en 1919, a souligné M. Berger.

Le secrétaire général a rejeté l'étiquette de "partenaire privilégié du gouvernement" qu'on colle à son syndicat qui depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012 a signé ou soutenu toutes les réformes - marché de l'emploi, retraites, formation professionnelle, pacte de responsabilité.

La CFDT "met les mains dans le cambouis pour faire des propositions quels que soient ses interlocuteurs" et "quand un syndicat accepte de discuter, voire de s'engager, il est dans le partage de risques", reconnait M. Berger.

Mais, le leader de la CFDT s'oppose aussi au gouvernement contestant plusieurs mesures du plan d'économies du Premier ministre Manuel Valls, qu'il juge "injustes pour les plus modestes" et pour les fonctionnaires, et hausse le ton contre le patronat qui "tergiverse" à mettre en place les négociations sur l'emploi prévues par le pacte.

Dans une lettre au président du Medef, Pierre Gattaz, M. Berger l'a sommé d'ouvrir "très vite les négociations" sur l'emploi dans les branches. "Le patronat a des engagements à tenir, qu'il les tienne", lance-t-il.

La centrale a mis en place un dispositif pour faire remonter par ses équipes la manière dont le crédit d'impôt CICE "est utilisé" par l’entreprise - pour l'emploi ou pour les dividendes.

- 'une question d'image'-

Le leader de la CFDT reconnaît que sa ligne réformiste a pu susciter des interrogations en interne, "j'espère que tout ce qui peut poser des questions légitimes aux militants soit dans le débat du congrès" pour parvenir à des "positions claires", affirme-t-il.

A La Redoute, 18 délégués ont démissionné de la centrale suite à la signature par la CFDT d'un accord sur le plan social, mais "beaucoup plus nous ont rejoints", affirme M. Berger.

La ligne réformiste est confortée par la proposition d'une modification du préambule des statuts de la CFDT, qui abandonnera définitivement toute référence au christianisme et plaidera pour un "syndicalisme de transformation sociale dont l'action aboutit à l'acquisition de nouveaux droits" pour les travailleurs.

M. Berger reconnait que les relations de sa centrale avec la CGT ont été tumultueuses ces dernières années: unies dans l'opposition sous Nicolas Sarkozy, elles se sont divisées sur les réformes de l'ère Hollande. "Nous ne pratiquons pas le même type de syndicalisme", relève-t-il.

Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon est invité au congrès, mais il a déjà décliné l'offre. "La CGT sera représentée mais pas par son numéro un, car les conditions ne sont pas réunies", a appris l'AFP auprès de la CGT.

Le talon d'Achille de la CFDT - comme d'autres syndicats français - reste le nombre de ses adhérents, qui a évolué sur une "courbe quasi-plate", reconnait M. Berger. La centrale revendiquait quelque 860.000 adhérents fin 2011, dernier chiffre disponible. "Le syndicalisme souffre d'une question d'image", estime M. Berger, pour qui le syndicat "doit faire la preuve de son utilité" notamment par des "services aux adhérents".

M. Berger, qui a succédé en novembre 2012 à François Chérèque à la tête de la CFDT, doit être reconduit au Congrès. L'équipe dirigeante proposée - dix membres, pour la première fois à parité - verra le départ de deux poids lourds, Marcel Grignard et Patrick Pierron, qui partent à la retraite. Quatre nouveaux membres feront leur entrée.

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