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Manifestation pour la "réunification de la Bretagne" à Nantes

Un homme porte un drapeau breton à Rennes le 21 octobre 2010 [Cyril Folliot / AFP/Archives] Un homme porte un drapeau breton à Rennes le 21 octobre 2010 [Cyril Folliot / AFP/Archives]

Plusieurs milliers de manifestants sont attendus à Nantes samedi pour réclamer la "réunification" de la Bretagne, c'est-à-dire le rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne, tandis que s'ouvre le débat national sur le redécoupage territorial.

Les collectifs nantais Bretagne Réunie et "44 = Breizh", à l'origine de l'appel à manifester, ont été rejoints par le médiatique mouvement des "Bonnets rouges" qui s'est battu à l'automne dernier contre l'écotaxe.

"Toute la société civile bretonne appelle à la manifestation et soutient la démarche, depuis l'ensemble du mouvement culturel représenté par Kevre Breizh, qui regroupe toutes les associations culturelles de Bretagne, jusqu'aux Bonnets rouges, en passant par toutes les autres organisations intermédiaires", se félicite Jean-François Le Bihan, président de Bretagne Réunie, lors d'un entretien à l'AFP.

Partie de la place Bretagne, au coeur de Nantes, à 15h, la manifestation doit défiler dans les rues pendant deux heures et demie.

Un débat pour la réunification est organisé dans la matinée avec les principales personnalités qui participent à la manifestation, parmi lesquelles la figure de proue des Bonnets rouges Christian Troadec, maire DVG de Carhaix (Finistère), le sénateur EELV Ronan Dantec, le député UMP des Côtes d'Armor Marc Le Fur et le député apparenté UDB (Union démocratique bretonne) du Morbihan Paul Molac.

"Nous nous félicitons que ce sujet de la réforme territoriale que nous réclamons depuis de nombreuses années soit enfin mis en projet par le gouvernement mais maintenant, nous nous posons la question de savoir comment cela va être envisagé: bien entendu, nous nous opposons à toute idée de fusion entre la région Bretagne et la région Pays de la Loire", explique Jean-François Le Bihan. "Une telle fusion enclencherait la disparition pure et simple de la Bretagne", estime-t-il.

 

Disparition 'inévitable' de la région Pays de Loire

Pour lui en revanche, la disparition par démantèlement de la région Pays de la Loire est "inévitable". "Nous avions déjà fait une proposition de recomposition du nord-ouest de la France de six en quatre régions, dont la région Bretagne réunifiée et une région Val de Loire très significative, avec les autres départements des actuels Pays de la Loire et des départements du Centre", explique M. Le Bihan.

"Le projet de redécoupage des régions annoncé par le Premier ministre français Manuel Valls conforte la volonté du Collectif de voir la Bretagne réunifiée le plus rapidement possible", s'est aussi félicité le collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des Bonnets rouges.

Cette hypothèse, évoquée dans un projet de redécoupage territorial paru dans la presse la semaine passée, a soulevé l'ire de l'actuel président PS du conseil régional des Pays de la Loire. Jacques Auxiette a dénoncé lundi dans un communiqué un projet de "vente à la découpe" de sa région.

Pour autant, têtus, les acteurs politiques bretons n'ont pas cessé d'avancer leurs pions au cours des derniers mois.

En janvier, le député socialiste du Finistère Jean-Jacques Urvoas, proche de Manuel Valls, s'est prononcé pour la création d'une "Assemblée de Bretagne" qui regrouperait le conseil régional et les conseils départementaux.

Son collègue Paul Molac a déposé début avril une proposition de loi destinée à favoriser la réunification de la Bretagne, selon laquelle seul le département concerné par un changement de région et sa nouvelle région "d'accueil" auraient à se prononcer, alors que, selon la loi actuelle, une réunification" n'est possible qu'avec l'assentiment des deux conseils régionaux de Bretagne et des Pays de la Loire et du département concerné, à savoir la Loire-Atlantique.

"Nous souhaitons et nous appelons au calme bien évidemment, c'est bien dans une atmosphère festive que nous voulons que cette manifestation se déroule", a souligné M. Le Bihan, près de deux mois après une manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui a donné lieu à des violences dans les rues de Nantes.

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