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Des milliers de manifestants à Nantes

Manifestation à Nantes pour la "réunification de la Bretagne", le 19 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP] Manifestation à Nantes pour la "réunification de la Bretagne", le 19 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler samedi après-midi à Nantes au son des cornemuses pour réclamer la "réunification" de la Bretagne, c'est-à-dire le rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne.

La place de Bretagne, lieu de départ de la manifestation, était couverte de drapeaux bretons, et de très nombreux manifestants portaient des bonnets rouges, a constaté l'AFP. Des femmes portaient également le costume traditionnel breton.

Des élus bretons de tous bords politiques ont pris la tête de cortège derrière une banderole proclamant "démocratie et réunification", en français et en breton.

L'appel à manifester a été lancé par les collectifs nantais Bretagne Réunie et "44 = Breizh", rejoints par le médiatique mouvement des Bonnets rouges qui s'est battu à l'automne dernier contre l'écotaxe. Les organisateurs, avant le départ de la manifestation, ont estimé à au moins 10.000 personnes le nombre des participants.

Au milieu d'une foule de tous âges, on pouvait lire sur des pancartes les slogans "vivre, décider et travailler dans une Bretagne réunifiée", "des Bonnets rouges unis pour une Bretagne réunie" ou encore "pas de décentralisation sans réunification", "une Assemblée bretonne avec le pays nantais, oui".

Manifestation à Nantes pour la "réunification de la Bretagne", le 19 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Manifestation à Nantes pour la "réunification de la Bretagne", le 19 avril 2014

Lors de prises de paroles avant le départ de la manifestation, les intervenants ont souligné que la Bretagne était peut-être arrivée "à un moment historique", avec l'ouverture du débat sur le redécoupage territorial.

Parmi les personnalités présentes dans le défilé, qui doit parcourir les rues de la Cité des Ducs de Bretagne pendant deux heures et demie, se trouvaient Christian Troadec, figure de proue du mouvement des Bonnets rouges et maire DVG de Carhaix (Finistère), le député UMP des Côtes d'Armor Marc Le Fur et le sénateur EELV de Loire-Atlantique Ronan Dantec.

Plus tôt, lors d'une table ronde, des élus bretons aussi bien UMP, PS, EELV qu'UDB ou UDI avaient réclamé la "réunification de la Bretagne".

"Une Bretagne à cinq" - la Loire-Atlantique rejoignant les quatre départements bretons en quittant les Pays de la Loire, aura "la taille critique au niveau national et au niveau européen", a estimé le député UMP des Côtes d'Armor Marc Le Fur. Pour lui, les opposants à ce projet "ne sont plus dans l'histoire, ils sont dans la préhistoire".

"On est rentrés dans un moment de débat, il faut absolument s'en saisir sinon nous démontrerons encore une fois que la France n'est pas capable de se réformer", a estimé de son côté le sénateur EELV de Loire-Atlantique Ronan Dantec. "Notre principal allié dans cette affaire, c'est le gouvernement central", a-t-il ajouté en soulignant le paradoxe.

Il faut "rassurer, cette réunification sera positive pour tout le monde (...). Il faut faire comprendre que c'est l'intérêt de la Bretagne et de l'ensemble des Français", a souligné le député apparenté UDB (Union démocratique bretonne) du Morbihan Paul Molac. "Le conseil régional (des Pays-de-la-Loire), il va falloir qu'il se fasse hara kiri, il va falloir trouver une porte de sortie de façon à ce que tout le monde sorte la tête haute", a-t-il ajouté.

La figure de proue des Bonnets rouges Christian Troadec, maire DVG de Carhaix (Finistère) a quant à lui plaidé pour une "voie bretonne", refusant de croire à une "énième promesse à la veille des élections". "Je ne ferai pas confiance aux grands obligés des grands partis français, je ferai confiance à la base", a-t-il dit, taclant les parlementaires bretons qui venaient de s'exprimer, très applaudi par une assemblée de plus de 150 personnes dont plusieurs dizaines portaient des bonnets rouges.

"Nous partageons cette fermeté dans l'intention, je crois que nous allons réussir", a néanmoins assuré, juste après l'intervention de Christian Troadec, le député PS du Finistère Jean-Jacques Urvoas, proche de Manuel Valls. Revenant sur le projet d'Assemblée de Bretagne qu'il a proposé en janvier, M. Urvoas a souligné qu'il ne s'agissait pas que "le conseil régional avale les conseils généraux, mais de la création d'une nouvelle collectivité".

Le conseil régional de Bretagne a adopté jeudi soir un voeu en faveur de la "réunification" de cette région administrative avec la Loire-Atlantique et d'une Assemblée de Bretagne.

Fermement opposé au démantèlement de sa région le président PS des Pays-de-la-Loire Jacques Auxiette a dit de son côté samedi "Oui au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, mais avec les quatre autres départements", dans un entretien publié par Ouest-France.

La Loire-Atlantique est séparée de la Bretagne depuis un décret pris en juin 1941 par le maréchal Pétain. La présence à Nantes du château des Ducs de Bretagne est l'un des arguments des partisans du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

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